Pourquoi parle-t-on de désaturation dans les tissus humains, alors que le phénomène a lieu dans les liquides ?
Dans les cours de théorie sur la saturation, la désaturation et les accidents de décompression, on commence souvent par expliquer le principe de la dissolution du gaz, en citant la loi de Henry et par exemple en l’illustrant avec de l’eau et du gaz dans un piston sur lequel on appuie. Puis on explique que c’est ce phénomène qui se produit au sein des liquides (sang, etc.) et les tissus du corps humain. S’il est facile de comprendre le premier élément, le deuxième peut surprendre lorsque l’on n’est pas physicien ou médecin : l’azote respiré en plongée peut se dissoudre dans le sang, mais pourquoi se dissout-il aussi dans les tissus ?
On peut se dire que c’est parce que « le corps est composé à 65% d’eau », mais ce n’est pas une réponse complète. L’eau est un composé chimique, pas un état : elle peut se trouver sous trois états : liquide, solide, gazeux (voire même quatre préciseront les physiciens).
Une réponse plus complète est de préciser que le corps est composé à 65% d’eau ET que cette eau se trouve sous forme liquide même si cela ne se voit pas. En fait, les molécules d’eau entrent dans la composition des cellules qui composent les organes et tissus, en plus des poches de liquide macroscopiques.
Pour finir de se convaincre, on peut se remémorer les températures de gel et d’ébullition de l’eau : le corps humain se trouve assez souvent entre 0°C et 100°C à pression atmosphérique (ou alors il y a un petit problème 🙂 )