Faut-il observer des paliers de décompression lors d’une remontée assistée ? On peut distinguer deux cas : soit la remontée a lieu dans le cadre d’un exercice, soit la remontée a lieu dans le cadre d’un accident de plongée réel.

Si la remontée assistée est un exercice

Si la remontée est effectuée dans le cadre d’un exercice, alors elle devrait être positionnée en tout début de plongée, de façon à ce que le moyen de décompression choisi n’impose aucun palier.

Ainsi, pour le travail d’une remontée assistée depuis 40 mètres (par exemple au niveau 3), les tables de plongée MN90-FFESSM indiquent « 5 minutes » de temps sans palier, ce qui est suffisant pour descendre et initier l’exercice. (De plus, cette remontée assistée ne se fait pas jusqu’en surface mais jusque 5 mètres, soit la zone d’apparition du premier palier.)

Si la remontée assistée est un vrai accident

Si la remontée fait suite à une intervention sur un plongeur réellement en difficulté, alors la question peut se poser.

Aucune réglementation n’existe et il n’y a pas de recommandation officielle de la fédération, car la situation est à évaluer au cas par cas.

En général, en particulier si la remontée assistée fait suite à un accident grave comme un malaise (perte de connaissance), il convient de remonter jusqu’en surface directement sans effectuer de palier (mais bien entendu en remontant à vitesse contrôlée), effectuer le signe de détresse en direction de la sécurité surface (bateau ou bord) puis tracter l’accidenté ou attendre que le bateau ne vienne au secours. L’accidenté sera alors pris en charge par la sécurité surface. Le (ou les) autre(s) plongeur(s) de la palanquée auront alors deux possibilités :

  • soit le temps passé en surface est très réduit, auquel cas ils peuvent redescendre effectuer entièrement leurs paliers (rappel : le protocole à suivre dans le cas de paliers interrompus ou omis donne un temps maximal de 3 minutes à compter de l’arrivée en surface jusqu’à l’arrivée à la profondeur de palier) (A noter que si la palanquée initiale était un binôme, le plongeur « sauveteur » devrait redescendre au palier avec quelqu’un d’autre, par exemple un plongeur d’une autre palanquée, afin de ne pas replonger seul.)
  • soit le temps passé en surface est plus long, auquel cas la procédure est de traiter l’ensemble des plongeurs comme accidentés : mise sous oxygène, hydratation, appel des secours, etc.

Dans certains cas, si la remontée assistée ne fait pas suite à un accident grave et si la situation s’est améliorée pendant la remontée, il peut être envisagé d’effectuer les paliers afin de ne pas ajouter de suraccident à l’accident :

  • Si la remontée fait suite à une panne d’air, surveiller le manomètre avec attention, afin d’éviter de se retrouver avec deux gilets vides en surface, ce qui serait dangereux.
  • Si la remontée fait suite à une sensation de froid, n’effectuer de palier que si la remontée dans les eaux plus chaudes de la surface a sensiblement amélioré la situation de l’accidenté.

Dans tous les cas, il faut être à l’écoute de l’accidenté et des conditions (température, houle, courant, distance du bateau) et savoir adapter son comportement à toute évolution de la situation.

Doit-on respecter ses paliers lors d’une remontée assistée ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *