Le taravana est le nom d’un accident de plongée communément observé chez les pêcheurs-plongeurs d’Asie du Sud-Est et d’Océanie. Le mot est d’origine polynésienne, composé des mots “tara” (tomber) et “vana” (fou).

En effet, dans le cadre de leur activité, ces plongeurs effectuent de longues immersions en apnée (pendant plusieurs minutes) à des profondeurs importantes (30 à 40 mètres) et à répétition (une dizaine d’immersions, pendant toute la journée). Le phénomène de saturation à l’azote qui intervient est mécaniquement le même que pour les plongeurs en bouteille. A la descente et au fond, en raison de l’augmentation importante de la pression environnante, le sang et les tissus se chargent de l’azote présent dans les poumons (loi de Henry). A la remontée, leur capacité à emmagasiner le gaz dissous diminue et ils doivent donc l’évacuer rapidement, ce qui est rendu compliqué par la vitesse de remontée rapide (parfois même au moyen d’un scooter sous-marin). Des bulles peuvent alors se former dans les vaisseaux sanguins et les tissus, bloquant la circulation sanguine ou endommageant leur milieu, provoquant alors les mêmes symptômes que l’accident de décompression rencontré en plongée bouteille : douleurs violentes, maux de tête, nausées, vomissements, voire arrêt cardiaque.

Le phénomène a été observé pour la première fois en 1965 par E. Cross, chez les pêcheurs de perles des îles Tuamotu de Polynésie française, à 400 kilomètres à l’est de Papeete.

Pour aller plus loin :

  • Cross E. 1965. Taravana diving syndrome in the tuamotu diver – Physiology of breath‐hold diving and the Ama of Japan . Vol. 1341
  • Accurso G., 2018. Two episodes of Taravana syndrome in a breath‐hold diver with hyperhomocysteinemia – Clinical case reports, v.6(5) May 2018 – PMC5930204
Taravana

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