La stabilisation est, pour un plongeur, l’action consistant à régler la quantité d’air présente dans son gilet afin de se retrouver en flottabilité neutre (état de stabilité), c’est-à-dire être verticalement immobile avec une respiration d’amplitude modérée et aucun mouvement des palmes ou des bras.
La stabilisation à différentes profondeurs, dans différents milieux, avec différents matériels, et dans différents contextes, constitue une partie importante de la formation technique d’un plongeur.
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Prérequis
La maîtrise de la stabilisation doit commencer par l’estimation correcte du lestage nécessaire, via un test de lestage.
Si le plongeur est sous-lesté, il peut rencontrer des difficultés à se stabiliser à faible profondeur, notamment lors des paliers de décompression.
Si le plongeur est surlesté, il est mathématiquement vrai de dire que la stabilisation est facilitée : en effet, en vertu du principe de Newton, l’accélération verticale que subit le plongeur est égale à la résultante des forces qui s’exercent sur lui (poids et poussée d’Archimède) divisée par sa masse totale :
\( \overrightarrow{a}=\frac{ \overrightarrow{Poids} + \overrightarrow{P_A} }{m} = \overrightarrow{g} + 1/m \times \overrightarrow{P_A} \)où le terme de poussée d’Archimède PA et l’accélération de la gravité g sont indépendants de la masse m du plongeur. Par conséquent, l’accélération subie par le plongeur à l’appui sur l’inflateur (qui détermine un certain volume d’air injecté et donc une certaine augmentation de poussée d’Archimède) diminue si sa masse augmente. Néanmoins, le surlestage est une pratique largement déconseillée, car elle augmente fortement la fatigue et la consommation du plongeur.
Critères de stabilisation
Maintenir une stabilisation correcte pendant toute la plongée s’apprend. Un critère permet au plongeur de détecter s’il est stabilisé :
- lorsqu’il respire comme s’il était au repos en surface (c’est-à-dire avec les poumons environ demi-remplis et avec une amplitude de respiration modérée), sa profondeur ne varie pas,
- lorsqu’il gonfle ses poumons, il remonte,
- lorsqu’il vide ses poumons, il descend.
Méthodes de stabilisation
Il existe diverses méthodes de stabilisation, dont l’utilisation est rendue plus ou moins facile et adaptée en fonction du matériel utilisé, du milieu et du contexte de la plongée. Certaines sont en pratique très proches, et ne diffèrent que par la formulation des étapes successives.
Gonfler les poumons, gonfler le gilet, souffler
Une méthode de stabilisation est la suivante :
- Dans un premier temps, le plongeur gonfle fortement ses poumons.
- Ensuite, il actionne l’inflateur de son gilet afin de le gonfler, jusqu’à sentir qu’il commence à remonter.
- Lorsqu’il détecte cette sensation d’ascension, le plongeur expire pour retrouver une respiration normale, autour d’un volume pulmonaire moyen et d’amplitude modérée.
Gonfler poumons pleins, purger poumons vides
Une façon de formuler une technique de stabilisation est la suivante :
- Je gonfle mon gilet lorsque mes poumons sont pleins.
- Je dégonfle mon gilet lorsque mes poumons sont vides.
Influence de la profondeur
Le réglage fin de la stabilisation tend à être plus facile avec l’augmentation de la profondeur. A l’inverse, la stabilisation est un exercice difficile dans la zone proche de la surface, entre 0 et 3 mètres de profondeur. Cette particularité a deux origines :
- Plus le plongeur se trouve profond, moins remonter d’une certaine hauteur a d’effet sur la poussée d’Archimède. Par exemple : à 5 mètres, remonter de 10 centimètres fait varier la pression absolue de 1,5 bars à 1,49 bars (soit 0,01/1,5=0,7%), donc fait varier le volume du gaz contenu par le gilet du plongeur et sa poussée d’Archimède de 0,7%. A 40 mètres, remonter de 10 centimètres fait varier la pression absolue de 5 bars à 4,99 bars (soit 0,01/5=0,2%), donc fait varier le volume du gaz contenu par le gilet du plongeur et sa poussée d’Archimède de 0,2%.
- Plus le plongeur se trouve profond, plus la quantité de matière de gaz (en nombre de molécules) à insuffler dans le gilet pour le gonfler d’un certain volume est importante, ce qui augmente le temps d’appui nécessaire sur l’inflateur. Par exemple, à 40 mètres, gonfler le gilet d’un litre requiert 5/1,5=3,3 fois plus de gaz que le gonfler d’un litre à 5 mètres de profondeur.
- Plus le plongeur se trouve profond, plus la viscosité du gaz circulant dans le direct system est importante, ce qui ralentit sa vitesse de circulation.
Conséquences d’une mauvaise stabilisation
Lorsque la stabilisation d’un plongeur est imparfaite, plusieurs effets indésirables peuvent être constatés :
- La fatigue et la consommation augmentent, en raison de l’usage plus important du palmage (vers le bas ou vers le haut) pour maintenir une profondeur constante.
- Le plongeur a tendance à heurter le fond, risquant d’endommager la faune et la flore et de se blesser.
- Le travail de la remontée assistée est compliqué.