La saturation peut avoir deux significations :
- Elle désigner le phénomène physique par lequel un gaz se dissout dans un liquide avec lequel il est en contact.
- Elle peut aussi désigner l’état final du liquide considéré, qui est dit “à saturation”, contenant alors sous forme dissoute le maximum de gaz qu’il puisse contenir.
Facteurs influant sur la saturation
La quantité de gaz qui peut être dissoute dans un liquide dépend de plusieurs facteurs :
- la nature du liquide
- la nature du gaz
- la pression s’exerçant sur (ou au sein de) du liquide : les deux grandeurs suivent la loi de Henry, qui les décrit comme proportionnelles.
- la durée du contact entre le gaz et le liquide
- la taille de la surface de contact
- la température du liquide
- l’agitation du liquide
En plongée, le liquide considéré est le sang et les tissus humains, tandis que le gaz considéré est uniquement l’azote dans les poumons, issu du gaz respiré via le détendeur. En effet, on ne tient pas compte des deux autres gaz habituellement considérés en plongée, car l’oxygène (respiré via le détendeur) est consommé par les muscles et organes, et le dioxyde de carbone (produit par les muscles et organes) se trouve en quantités extrêmement faibles.
Les deux facteurs suivants de la liste correspondent à la pression sanguine, qui est égale la pression absolue s’exerçant sur le plongeur, et la durée de plongée depuis le début de l’immersion. Les autres facteurs ont une incidence limitée sur la vitesse de saturation : la surface de contact (interface capillaires sanguins – alvéoles pulmonaires où ont lieu les échanges gazeux) ne varie pas, la température du liquide (sanguin) est relativement stable, et l’agitation du liquide (sanguin) ne varie que très peu.
Processus de saturation
En surface, les liquides et les tissus du corps humain sont soumis à la pression atmosphérique, qui est stable à 1 bar (à l’échelle des variations considérées en plongée).
Lorsque le plongeur s’immerge et descend, la pression absolue augmente progressivement, à raison d’un bar supplémentaire tous les 10 mètres : c’est la pression hydrostatique, qui s’ajoute à la pression atmosphérique. Le corps entier est alors soumis à cette pression, notamment le sang et les tissus. Selon la loi de Henry, ils acquièrent donc la capacité à emmagasiner plus de gaz sous forme dissoute.
Les liquides et les tissus humains se chargent alors progressivement d’azote sous forme dissoute, jusqu’à la saturation, qui est l’état dans lequel un liquide contient le maximum de gaz qu’il est capable de contenir sous forme dissoute. Ils passent en fait d’un état de sous-saturation (dans laquelle ils contiennent moins d’azote que le maximum possible) à l’état de saturation (ils contiennent le maximum qu’ils peuvent contenir).
En remontant en fin de plongée, le phénomène contraire se produit : la pression diminue et le corps désature. Une désaturation trop rapide peut mener à un accident de décompression.