Le rendez-vous syncopal des 7 mètres est une désignation de l’accident hypoxique en apnée verticale lorsqu’il survient à la remontée.
La profondeur précise de 7 mètres a été remise en question mais l’expression est restée.
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Mécanisme
A la descente
L’augmentation de la pression ambiante entraîne une augmentation de la pression du corps et des liquides et gaz qui le composent ou y sont présents. En particulier, selon la loi de Henry, la pression partielle de chacun des gaz constituants l’air augmente proportionnellement, dont l’oxygène dans le sang qui se diffuse plus facilement et donne une sensation de bien-être à l’apnéiste. A l’inverse, comme il s’agit de la première phase de son apnée (il vient de partir et a bien ventilé avant), la pression partielle en dioxyde de carbone est faible dans son organisme.
De plus, la descente s’effectuant généralement tête en bas, l’irrigation cérébrale est accentuée et la sensation de confort est accentuée.
A la remontée
Lors de la remontée, le phénomène contraire se produit. La pression pression ambiante diminue donc la pression partielle en oxygène dans le sang diminue mécaniquement. Cette diminution est accentuée par le fait que le corps a consommé (et continue de consommer) cet oxygène dans le sang, donc la chute est brutale. A l’inverse, le corps a produit une certaine quantité de dioxyde de carbone qui devrait normalement être détectée (par les chimiorécepteurs) et entraîner une sensation d’envie de respirer, mais la baisse de la pression ambiante entraîne une baisse de la pression partielle en dioxyde de carbone dans le sang et masque donc l’envie de respirer. L’apnéiste, en manque d’oxygène, ne dispose donc plus de l’alerte liée à trop-plein de dioxyde de carbone, et risque de tomber en syncope en arrivant vers la surface.
La zone proche de la surface étant celle où sont présentes les plus fortes variations de pression hydrostatique (et donc de pression ambiante), elle est de fait la zone où se produisent généralement les accidents hypoxiques : syncope ou perte de contrôle moteur (samba). C’est pour cette raison que la surveillance de l’apnée se concentre sur la remontée (notamment en compétition) plus que sur la descente. La profondeur précise de 7 mètres a été mise en évidence par une étude statistique des accidents d’apnée mais a été remise en question depuis.
Un tel accident peut aussi se produire en surface, 20 à 30 secondes après le retour d’apnée.
Prévention
Afin de diminuer le risque de syncope ou de samba par hypoxie lors d’une remontée en apnée, il faut :
- toujours bien ventiler avant de partir,
- limiter les efforts à l’immersion (le risque étant de se fatiguer fortement pour se “décrocher de la surface”, à laquelle la règle est d’être en flottabilité positive (la technique d’immersion doit être bien maîtrisée, par exemple faire un canard bien droit),
- limiter les efforts à la descente et à la remontée,
- ne jamais partir si l’on n’est pas absolument prêt,
- ne jamais forcer sur la profondeur atteinte,
- être bien attentif à son état de conscience à la remontée (dans la mesure du possible) et ne pas hésiter à faire signe aux apnéistes de sécurité si l’on sent une difficulté à l’approche de la surface ou même en surface,
- toujours être bien surveillé pendant et au moins pendant 30 secondes après le retour de l’apnée.