La perte de contrôle moteur (ou PCM, parfois dite samba) est un accident d’apnée.

Il se caractérise principalement par des convulsions du corps humain en fin d’apnée ou immédiatement après le retour en surface.

Mécanisme

La perte de contrôle moteur est déclenchée par le système nerveux, à la suite d’une trop faible pression partielle en oxygène dans l’organisme. Le seuil de déclenchement est estimé entre 0,05 bar à 0,12 bar. Pour une pression partielle en oxygène dans le sang inférieure à 0,04 bar, la syncope est le risque principal.

En fin d’apnée, le taux d’oxygène dans l’organisme est très faible. La remontée de l’apnéiste vers la surface fait chuter la pression absolue et donc la pression partielle de chacun des gaz dissous dans son sang, notamment l’oxygène. Le cumul de ces deux effets favorise la survenue de la perte de contrôle moteur (ou dans les cas plus graves, d’une syncope).

Au retour en surface, l’apnéiste reprend sa respiration. Le transport des gaz dans le sang n’étant pas instantané, l’oxygène inspiré n’arrive pas immédiatement aux récepteurs, ce qui prolonge la situation d’hypoxie pendant quelques secondes. De plus, si la reprise respiratoire de l’apnéiste n’est pas immédiate (parce qu’il est concentré sur le retrait de son masque, de son pince-nez, ou à la recherche d’un appui pour se reposer), la situation d’hypoxie est aggravée.

Symptômes

Les symptômes peuvent apparaître en fin d’apnée, avant ou après l’arrivée en surface. Elle peut intervenir jusqu’à trente secondes après le retour en surface, même après la reprise respiratoire.

Les symptômes ressentis peuvent inclure, de façon consciente pour l’individu :

  • des convulsions (mouvements désordonnés, tremblements incontrôlables, soubresauts), proches d’une crise d’épilepsie,
  • des picotements aux extrémités (doigts),
  • l’incapacité d’effectuer des mouvements volontaires, notamment les gestes de sécurité, de confort ou de protocole (en compétition) : enlever le masque, palmer, se tenir à un objet, etc.
  • une respiration involontaire, incontrôlable, un râle bruyant (mouvement involontaire du diaphragme),
  • une inhabituelle sensation de confort, de plénitude, avec disparition de l’envie de respirer, ou à l’inverse, une sensation de panique,
  • des troubles de la mémoire et du jugement,
  • des troubles de la paroles : l’incapacité à dire quelque chose,
  • des troubles de la vision : champ visuel réduit, étoiles dans les yeux, effet tunnel, vertiges.

Les signes préalables visibles par les autres individus sont les mêmes que ceux liés à la syncope :

  • une accélération en fin d’apnée (horizontale ou verticale),
  • un lâcher de bulles lors de la remontée.

Les symptômes visibles par les autres individus sont, en plus de ceux cités précédemment :

  • un regard vide,
  • un déséquilibre, l’incapacité à maintenir la tête hors de l’eau,
  • l’absence de grand mouvement, l’immobilisme,
  • l’absence de réponse, des signes approximatifs ou tremblants.

La victime peut n’en garder aucun souvenir.

La perte de contrôle moteur peut être suivie d’une syncope, qui correspond à une perte de connaissance chez la victime. Toutefois, ce cas n’est pas généralisable : la samba peut ne pas être suivie d’une syncope, et une syncope peut se produire sans samba préalable.

Sitôt la crise terminée, la victime retrouve toutes ses facultés physiques et intellectuelles. Une certaine fatigue peut être ressentie. Il n’y a pas de séquelles.

Conduite à tenir

Face à une perte de contrôle moteur, il faut réagir rapidement. En effet, la victime n’est plus en capacité d’effectuer des mouvements volontaires, son corps risque donc d’être déséquilibré et ses voies aériennes pourraient s’immerger, menant à la noyade.

Le ou les plongeurs alentours doivent saisir la victime et maintenir l’entrée des voies aériennes supérieures (nez, bouche) hors de l’eau.

La crise se termine au bout de dix à trente secondes. Passé ce délai, si la victime va mieux, il est préférable de l’inciter à arrêter la séance et se reposer.

Facteurs favorisants et prévention

Facteur favorisantPrévention
Avant l’apnée : ventilation préalable inadaptée à la durée d’immersion prévueEffectuer des cycles respiratoires de grande amplitude et de faible fréquence pendant au moins une minute (voire plus, selon la durée d’apnée envisagée), avant d’entamer toute immersion.
Pendant l’apnée : forcer, lutter contre l’envie de respirer, rester immergé trop longtemps (en apnée verticale, en descendant trop profond, et en apnée horizontale, en se forçant à terminer une distance donnée)Ne jamais forcer.
En fin d’apnée : reprise ventilatoire limitéeAu retour en surface, reprendre rapidement sa respiration et effectuer de multiples cycles de grande amplitude pour oxygéner l’organisme.
Perte de contrôle moteur

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