Un parachute de palier est un dispositif gonflable utilisé par les plongeurs en immersion lors du palier de décompression afin de signaler leur position aux embarcations proches et aux personnes assurant la sécurité en surface. Il prend généralement la forme d’un ballon de forme cylindrique, d’une largeur de dix centimètres, d’une hauteur supérieure à un mètre, et de couleur orange (même si des variantes existent), qu’accompagne une corde de quelques mètres.

Il ne doit pas être confondu avec un parachute de relevage.

Utilisation

Le but premier du parachute est de signaler la présence d’une palanquée à faible profondeur à tout bateau proche, afin d’éviter que les deux ne se cognent lors de la remontée des plongeurs ou par la suite, lors de leur nage en surface. Les règles de navigation interdisent en effet l’approche d’un parachute de plongée aux bateaux, à une distance fixée généralement par arrêté local.

Le deuxième objectif du parachute est de signaler aux personnes assurant la sécurité en surface le début du palier et la localisation des plongeurs. Cela permet au bateau de revenir vers les plongeurs s’il était loin (si le bateau est manœuvrant), et de préparer leur remontée à bord, par exemple en déployant l’échelle de perroquet, en écartant tout obstacle dans la circulation sur le pont, en préparant des boissons chaudes, etc.

Enfin, le parachute peut être une aide à la stabilisation au palier, car le plongeur peut légèrement sous-gonfler son gilet (afin de se retrouver en flottabilité négative) et se suspendre au parachute. Il ne faut néanmoins pas abuser de cette technique en vidant totalement son gilet, car l’individu doit toujours être capable de lâcher son parachute sans danger, par exemple pour répondre à une situation d’urgence. Cela permet aussi d’offrir à des débutants un repère visuel, voire même permet de les inviter à se tenir à la corde.

Cas de la panne d’air

En cas de panne d’air de l’un des plongeurs au palier (vécue ou anticipée), il est possible de signaler cette information au bateau, qui pourra alors prendre des mesures de sécurité adéquates, comme par exemple placer une bouteille de plongée sur un pendeur ou envoyer un plongeur.

Pour signaler cette panne d’air, il existe deux conventions :

  • Tirer sur la corde, de haut en bas, afin de provoquer le même mouvement vertical du parachute en surface.
  • Lancer deux parachutes côte-à-côte et former un “V” avec les deux cylindres en surface.

Technique

Le lancement du parachute est un exercice du niveau 2 : lire la fiche pratique.

Les étapes du lancement de parachute peuvent différer légèrement selon le matériel utilisé (voir section finale).

Fonctionnement physique

Lorsqu’il est dégonflé, le parachute est soumis à son propre poids (faible) et une poussée d’Archimède quasi-nulle (car son volume est petit), de directions opposées. Après son gonflage, il subit alors une poussée d’Archimède bien plus importante que son poids, ce qui le fait remonter rapidement vers la surface.

Au cours de son ascension, la pression absolue diminue donc l’air introduit dans le parachute voit son volume augmenter, en suivant la loi de Boyle-Mariotte. Sa vitesse augmente donc encore.

Lorsqu’il est en surface, le parachute fonctionne comme un verre d’eau retourné à la surface de l’eau. L’air ne s’en échappe que s’il est incliné sur le côté. De plus en plus, la base des parachutes est équipée d’un bec de canard, qui limite cette fuite d’air lorsque le parachute n’est pas tenu bien droit.

Risques

Le risque le plus important pour le plongeur est de rester accroché à son parachute dans la phase d’ascension. En effet, un plongeur stabilisé attaché à un parachute correctement gonflé le ferait remonter très rapidement, ce qui risque d’une part de causer une surpression pulmonaire par blocage réflexe de la respiration dans la panique, ou un accident de décompression, puisque cette remontée se fait rapidement, dans la zone de plus forte variation relative de pression (proche de la surface), et en cours de désaturation (fin de plongée). Pour diminuer ce risque, il faut veiller à être bien dégagé du fil avant le gonflage, en vérifiant notamment qu’il ne forme pas une boucle au niveau des jambes ou du détendeur de secours (pour les parachutes avec un plomb), et en attrapant la bobine assez lâchement pour la laisser dérouler sans que le doigt ne s’y coince (pour les parachutes à enrouleur).

Un autre risque est que le parachute ne se prenne, ne s’emmêle et ne s’enroule dans l’hélice du bateau, en surface. Le premier effet serait de détruire le parachute et endommager l’hélice du bateau. Pour cette raison, il est recommandé de rester à distance de l’embarcation pendant le palier, et ne pas s’aventurer à l’arrière. Le deuxième effet serait de voir le plongeur remonter à toute vitesse, emporté par l’ascension de la corde qui s’enroule dans l’hélice, jusqu’à percuter le gouvernail ou même cette hélice. Il ne faut jamais attacher son parachute sur soi-même (sur son gilet stabilisateur ou en enroulant la corde autour de sa main à la remontée, ce qui est un réflexe dangereux). Un plongeur doit toujours être capable de lâcher son parachute.

En cas de forte houle, il est généralement recommandé d’effectuer à une profondeur supérieure les derniers paliers (les ordinateurs indiquent souvent une profondeur de 3 mètres avec une zone de tolérance plus ou moins grande), par exemple à 5 mètres, car les secousses se font moins sentir. Cependant, si à 5 mètres de profondeur, le plongeur tient en main son parachute en gardant le bras rigide, la secousse est reproduite à l’identique. Dans ce cas, il vaut mieux se stabiliser indépendamment du parachute (en trouvant un repère visuel comme l’étendue de la surface, qui se déforme mais uniquement localement) et laisser le parachute monter et descendre au gré des mouvements de la houle.

Un parachute trop faiblement gonflé rend les plongeurs moins visibles des navires circulant en surface, qui risquent donc de les percuter. Par ailleurs, le bateau de plongée peut avoir plus de difficultés pour repérer les plongeurs, surtout en cas de forte houle, de brouillard ou de remontée très loin du bateau.

Enfin, un trop fort gonflage au départ peut entraîner une déchirure du parachute à la dilatation de l’air lors de l’ascension. Le parachute crève alors et redescend doucement vers les plongeurs.

Réglementation

Le parachute fait partie du matériel obligatoire dès lors que la plongée a lieu en milieu naturel. La palanquée doit alors en posséder au moins un. En pratique, en plongée encadrée, celui-ci est souvent emmené par le guide de palanquée, même si ce n’est pas une obligation.

En milieu naturel, chaque palanquée dispose d’un parachute de palier.

Code du sport, article A322-80

En cas de conditions dégradées (courant, faible visibilité par exemple), le risque de perte de palanquée est accru. Dans ce cas, il est recommandé que chacun des plongeurs dispose d’un parachute, au cas où il devrait remonter seul.

Différentes formes, matériaux et fonctionnalités

Longueur

La taille classique d’un parachute d’une hauteur d’un mètre et d’une largeur d’environ dix centimètres.

Certains modèles peuvent être plus longs, jusqu’à plus de deux mètres, ou plus larges, jusqu’à vingt centimètres de large.

Couleur

En plongée loisir, la couleur classique d’un parachute est orange. De plus en plus, on voit apparaître des parachutes de couleur différente, comme le rose. Cela ne pose aucun problème de sécurité car l’essentiel est d’être vu, et aucun problème légal car la réglementation n’impose aucune couleur. Cela peut même être utile pour les personnes assurant la sécurité de surface, dans un objectif d’identification des palanquées en cours de palier.

En plongée tech, une convention est de disposer de deux parachutes. Le lancement d’un parachute orange indique que tout va bien, la remontée s’effectue sans problème. Le lancement d’un parachute jaune indique à la sécurité surface qu’un problème a eu lieu. Il est même possible d’accrocher au parachute une ardoise comportant des précisions sur l’accident (“panne d’air à 12 mètres, envoyer pendeur”).

Fonctionnalités

Plomb ou enrouleur

La version classique d’un parachute est composée d’une corde à l’extrémité de laquelle est fixé un petit plomb. La corde est alors de quelques mètres (minimum 3 mètres, souvent 6 mètres afin de prévoir le cas des paliers commençant à profondeur supérieure). Dans ce cas, le lancement du parachute se fait après avoir déroulé l’ensemble de la corde en dessous de soi, l’extrémité étant entraînée par le plomb qui chute dans le vide.

Certains parachutes disposent d’une corde plus longue, par exemple 20 mètres ou 40 mètres. Cela est notamment utilisé en plongée tech, dans laquelle la remontée est rythmée par les arrêts pour changement de gaz et les éventuels paliers profonds. Dans ce cas, les plongeurs ne déroulent pas toute la corde : ils utilisent un enrouleur (ou dérouleur, ou “spool” en anglais) qui peut être une simple bobine ou un dispositif plus complexe avec manivelle et cran d’arrêt. Ces parachutes n’ont donc pas besoin de plomb.

Embouchure de gonflage depuis un direct-system

Certains parachutes disposent d’une embouchure permettant de gonfler la chambre à air depuis un flexible de gonflage d’un gilet (direct-system) qui serait disponible.

Embouchure de gonflage à la bouche

Certains parachutes disposent d’une embouchure permettant de gonfler la chambre à air à la bouche. Cela est utile afin de regonfler en surface un parachute mal gonflé, afin de mieux signaler sa présence aux bateaux.

Soupape

Certains parachutes disposent d’une soupape, qui permet à l’air de s’échapper lorsque le parachute est plein (le mécanisme s’ouvre lorsque la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur atteint un certain seuil). Cela permet à la base du parachute d’être plus restrictive dans l’échappement de l’air, puisque le parachute ne risque pas d’exploser en cas de surgonflage. Par conséquent, ce type de matériel ne se dégonfle quasiment pas lorsqu’il n’est pas tenu bien droit en surface.

Parachute de palier

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