La panne d’air est une situation dans laquelle un plongeur en scaphandre ne peut plus respirer dans son détendeur principal (ou avec des difficultés ne permettant plus de ventiler correctement).

Origine

Elle peut faire suite à :

  • un dysfonctionnement du matériel (premier ou deuxième étage du détendeur, robinetterie de la bouteille), par exemple par destruction d’un élément ou blocage d’une pièce suite à un encrassement,
  • une pression d’air insuffisante dans la bouteille (si la pression y est inférieure ou égale à la pression absolue, par exemple : 4 bars à 40 mètres), par exemple suite à débit continu ou une mauvaise surveillance de sa consommation.

Réaction de l’accidenté

Détection

Dans le cas d’une panne d’air liée à une pression insuffisante dans la bouteille, le plongeur commence par ressentir une difficulté à respirer. Il continue de pouvoir respirer encore pendant quelques cycles avant que l’effort inspiratoire soit trop grand : le plongeur a alors l’impression de devoir aspirer l’air de la bouteille. Passé ce stade, il n’arrive plus à respirer dans son détendeur.

Réflexe

Un réflexe involontaire peut être la panique. Le plongeur, souvent en apnée expiratoire (car il vient de vider ses poumons afin d’essayer d’inspirer), pense ne pas pouvoir tenir longtemps. S’il ne parvient pas à maîtriser ses émotions, il risque de procéder à une remontée en panique.

La réaction à la panne d’air (subie et constatée chez un autre) constitue donc une des bases de l’apprentissage de la plongée en scaphandre, présente dans tous les programmes de formation pour débutants (niveau 1, PE-12).

Signalement

Cette situation peut être signalée au moyen du signe de panne d’air, la main horizontale, paume vers le bas, effectuant des va-et-vient sous le cou, dans un grand geste du cou, ostensiblement). Le signe est fait en direction du plongeur le plus proche, après avoir capté son attention, en se dirigeant vers lui.

Le signe est utilisé en exercice de simulation de la panne d’air, lors de plongées de formation. En pratique, un plongeur réellement en situation de panne d’air, en panique, est susceptible de se jeter sur le plongeur le plus proche et de saisir son détendeur de secours sans lui demander. S’il ne le trouve pas, il est susceptible d’arracher le détendeur principal de son coéquipier pour y respirer au moins quelques fois.

Protocole d’assistance

Procédure principale

Face à un plongeur en situation de panne d’air, le plongeur assistant doit :

  • saisir son propre détendeur de secours, qui doit être facilement accessible, donc rangé sur son gilet,
  • présenter ce détendeur de secours devant soi, face au plongeur assisté, qui s’en saisira et l’introduira dans sa bouche en le faisant fuser légèrement s’il ne peut le vider par expiration (en cas d’apnée expiratoire par exemple),
  • faire signe aux autres plongeurs de la palanquée : “ce plongeur”-“panne d’air”-“toute la palanquée”-“remonte”,
  • entamer une remontée assistée.

Le décollage peut se faire :

  • soit en donnant quelques coups de palmes verticalement (cela peut suffisant si les deux plongeurs étaient stabilisés au départ et si l’action est effectuée à moins de 20 mètres de profondeur, mais doit être évité à plus grande profondeur pour se prémunir de tout essoufflement),
  • soit en gonflant son propre gilet de stabilisation (car celui du plongeur assisté ne pourra être gonflé si sa bouteille est vide).

En exercice, la remontée est souvent effectuée jusqu’à une profondeur de 5 mètres. En situation réelle, si le plongeur assisté ne se trouve pas en situation de détresse et si la pression dans la bouteille du plongeur assisté le permet, la palanquée peut effectuer ses paliers, afin d’éviter tout suraccident par accident de décompression.

Lorsque le plongeur assistant (c’est-à-dire celui qui était le plus proche de la victime de la panne d’air au moment de l’incident) est un débutant, un niveau 1, un PE-12, l’intervention peut se faire sans initier de remontée, en attendant le relai du guide de palanquée, lequel prendra en charge l’assisté avec son propre détendeur de secours et gérera la remontée de la palanquée.

Variantes

Certains variantes de ce protocole existent :

  • le plongeur assistant ne dispose pas d’un détendeur de secours (ce qui est possible dans certaines situations) : la remontée se fait alors par échange d’embout.
  • le plongeur assistant ne fait pas que présenter son détendeur de secours à la victime de la panne d’air, mais lui introduit dans la bouche en faisant fuser légèrement le matériel par appui sur le bouton de surpression,
  • le plongeur assistant présente son propre détendeur principal à la victime de la panne d’air et saisit son propre détendeur de secours (cela est possible si le flexible du détendeur principal est assez long pour ne pas gêner l’assisté avec un détendeur à l’envers ou un flexible trop tendu) (cette pratique est néanmoins très rare).

Erreurs fréquentes

Les erreurs et difficultés ci-dessous sont fréquentes chez les plongeurs débutants :

  • ne pas réussir à sortir rapidement son détendeur de secours, par exemple parce que celui-ci n’est pas rangé sur le gilet,
  • présenter un détendeur à l’envers (moustaches vers le haut), désagréable pour le plongeur assisté qui sent une présence d’eau à l’inspiration,
  • chercher à gonfler le gilet de stabilisation de l’assisté, alors que sa bouteille est vide,
  • entamer la remontée assistée sans prévenir les autres plongeurs de la palanquée.

Remarques

Le plongeur peut penser à une panne mécanique et saisir son propre détendeur de secours. Si tel est le cas (et celui-ci ne subit pas la panne du détendeur principal, ce qui serait le cas s’il était monté sur le même premier étage et que c’est cet élément qui connaît une défaillance), le plongeur peut réussir à respirer. Ce cas est néanmoins peu probable.

Le plongeur peut aussi chercher à saisir l’inflateur de son gilet, introduire la sortie d’air dans sa bouche, et appuyer sur le bouton permettant de dégonfler le gilet pour utiliser l’air de son gilet. Cette réaction n’est pas enseignée et est discutable, car à l’expiration, le plongeur ne sera plus stabilisé, et le matériel n’est pas conçu pour alimenter un plongeur en air.

Panne d’air

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