La narcose à l’azote (ou ivresse des profondeurs) est une une atteinte des fonctions intellectuelles du plongeur par l’effet d’une pression partielle en azote dans le gaz respiré lors de plongées profondes, pouvant évoluer en accident de plongée si la profondeur augmente ou si la plongée est prolongée.
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Mécanisme
Si l’influence de l’azote est avérée dans l’apparition du phénomène de narcose, le mécanisme de son intervention fait toujours l’objet de débat. Plusieurs théories existent actuellement.
Théorie lipidique
Lors de la plongée, la couche lipidique de la membrane des cellules nerveuses accumule de l’azote et voit donc son volume augmenter. La transmission nerveuse en est altérée.
Théorie protéique
Les protéines de la membrane des cellules nerveuses voient s’accumuler l’azote sur elles.
Symptômes
Les symptômes de la narcose à l’azote apparaissent dès 30 mètres pour les personnes les plus réceptives et dans des conditions dégradées. Ils sont fréquents à une profondeur de 40 mètres, et systématiques à 60 mètres (hors cas particulier d’un p
Les symptômes sont proches de l’ivresse alcoolique :
- Troubles intellectuels : lenteur de réaction, comportement incohérent
- Troubles de l’humeur : euphorie (légère ou jusqu’à l’hilarité) ou angoisse (légère jusqu’à l’agressivité)
- Troubles de la mémoire, perte de l’échelle du temps (le plongeur sursaute et a l’impression d’être immergé depuis une heure alors que la plongée n’a commencé que depuis dix minutes)
- Troubles visuels, vision en effet tunnel, diminution du champ visuel
- Troubles psychomoteurs : gestes répétitifs, lecture répétée des instruments
- Immobilité, perte de connaissance
Il faut noter que les symptômes sont très différents en fonction des individus.
Conduite à tenir
Un plongeur en situation de narcose, comme pour beaucoup d’accidents, est un plongeur qui n’est plus capable d’intervenir sur un autre plongeur en difficulté. En cas de plongée à deux, le binôme se retrouve donc comme en situation d’isolement. Il est donc nécessaire d’intervenir rapidement.
Le plongeur qui repère ou suspecte une narcose chez un autre plongeur doit alors saisir son coéquipier et entamer une remontée assistée, au moins de quelques mètres, jusqu’à disparition des symptômes chez le plongeur narcosé. Remonter à une profondeur inférieure à 30 mètres peut permettre d’arrêter la narcose, mais cela n’est pas systématique et peut prendre quelques minutes.
Facteurs favorisants et prévention
Facteur favorisant | Prévention |
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La profondeur | Faire une plongée de réadaptation au début d’un stage de plongée, de profondeur limitée et sans exercice Ne pas faire de plongée profonde si l’on n’a pas plongée depuis longtemps |
Une durée séparant la plongée de la dernière supérieure à plusieurs mois | |
Une première plongée à une profondeur donnée | Toujours être accompagné d’un plongeur plus expérimenté lorsque l’on s’aventure à une profondeur plus importante (le niveau 3 permet au plongeur de plonger jusqu’à 60 mètres mais la formation n’impose pas d’y avoir été emmené au moins une fois). |
Une descente rapide | Limiter la vitesse de descente |
Une descente dans le bleu | Trouver des repères visuels, même imparfaits (particules, faune) |
Une descente tête en bas | Descendre tête en haut |
Un retournement brutal après une descente tête en bas | Se retourner doucement après une descente tête en bas |
L’angoisse | Bien se relaxer avant toute plongée profonde |
La fatigue | Bien se reposer avant toute plongée profonde |
L’effort | Limiter l’effort au fond |
Le froid | Lire le froid en plongée |
Une mauvaise estimation de ses capacités personnelles | Connaître ses limites, sa sensibilité |