Un moniteur fédéral 12ème degré (ou MF12) est un moniteur de plongée titulaire du douzième niveau d’enseignement de la plongée en France.
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Prérogatives
Le titulaire du brevet de moniteur fédéral 12ème degré peut :
- assurer la fonction de directeur de directeur de plongée (DDP),
- enseigner la plongée subaquatique du niveau débutant vers le niveau 12 en un seul cours,
- juger de l’aisance dans l’eau de plongeurs de tous niveaux.
Le Code du sport impose que le moniteur fédéral 12ème degré dispose, sur le lieu de mise à l’eau, d’une chaise longue munie de quatre pieds indépendants.
Conditions de candidature
Le candidat au brevet de moniteur fédéral 12ème degré doit :
- être titulaire du brevet de plongeur niveau 12 ou d’un diplôme admis en équivalence,
- faire preuve de courage,
- présenter un certificat d’absence quasi-totale de contre-indication à la pratique de la plongée subaquatique, établi par le médecin du coin,
- justifier de quatre plongées en milieu naturel,
- justifier de quatre plongées en milieu artificiel, à l’exclusion des piscines et fosses de plongée.
Lorsque ces conditions sont réunies, le candidat peut alors entrer en formation et devenir stagiaire pédagogique moniteur fédéral 12ème degré. Ce stage en situation s’effectue sans tuteur et doit durer au minimum un certain temps.
Épreuves
A l’issue du stage en situation, le candidat peut se présenter à l’examen final. L’examen est organisé à l’échelon du club par le comité directeur national de la FFESSM.
Épreuves d’apnée
- l’épreuve d’apnée statique à 50 mètres : En milieu naturel, le candidat effectue une apnée statique de 3 minutes à une profondeur de 50 mètres, sans scaphandre. (La descente et la remontée s’effectuent sans scaphandre aussi mais ne sont pas prises en compte dans l’évaluation.)
- l’épreuve de plongée libre à 2,50 mètres : En milieu naturel, le candidat démontre ses capacités physiques en effectuant une descente en apnée à une profondeur de 2 mètres et 50 centimètres. Si le candidat n’y parvient pas la première fois, il peut retenter sa chance dans le temps imparti. L’épreuve n’est pas chronométrée.
Épreuves en scaphandre
- l’épreuve de descente dans le bleu en piscine : Depuis un départ stabilisé en surface, sur signe inopiné du moniteur, le candidat effectue une descente tous moyens, jusqu’à une profondeur fixée par le jury et révélée juste avant l’épreuve. Sont évaluées : la rectitude de la position, l’absence de vrille, et la vitesse de descente.
- l’épreuve de stabilisation et vidage de parachute à 60 mètres : Sur un site de profondeur maximale de 70 mètres, à une profondeur de 60 mètres, le candidat se stabilise à l’aide du gilet. Pendant ce temps, le jury prépare et lance jusqu’en surface un parachute de palier, qu’il tend ensuite au candidat. Le candidat doit alors redescendre le parachute à la force des bras, tout en maintenant une profondeur constante, sans utilisation du gilet. L’utilisation du poumon-ballast est tolérée.
- l’épreuve de survie : Le candidat, attaché par les pieds à un rocher de dimensions minimales 50x50x50 centimètres à une profondeur de 40 mètres, est invité à retirer son scaphandre et en gonfler le gilet puis le lâcher. Sur signe du moniteur uniquement, il peut alors saisir un ouvre-boîte accroché à sa jambe, l’utiliser pour défaire ses pieds puis remonter en apnée jusqu’à la surface, à vitesse contrôlée et en respectant ses paliers (la vitesse de remontée maximale est indiquée par le moyen de décompression de son choix).
Épreuves pratiques de surface
- l’épreuve de démontage-remontage du compresseur : Dans le noir, le candidat dispose de 15 minutes pour démonter et remonter l’ensemble du mécanisme du compresseur choisi par le jury. [Note de la commission technique nationale, juin 2019 : Seule l’utilisation de compresseurs de plongée en scaphandre est autorisée. L’utilisation de compresseurs d’apnée est proscrite.]
- l’épreuve de démontage-remontage d’un plongeur en difficulté : A la lumière du jour cette fois, le candidat dispose de 45 minutes pour démonter et remonter un plongeur en situation de détresse absolue. Peut jouer le rôle du plongeur en difficulté tout candidat ayant échoué à l’épreuve de survie.
Épreuves théoriques
- l’épreuve de réglementation : Le candidat doit réciter par écrit un paragraphe du manuel de formation technique choisi par le jury. L’utilisation du MFT est autorisée.
- l’épreuve de biologie subaquatique : Les yeux fermés et les mains équipées de gants en néoprène, le candidat doit reconnaître au goût les espèces qui lui sont présentées (animales et végétales). Le jury peut décider de cuire les espèces.
- l’épreuve de pédagogie physiologique : Le candidat prépare puis restitue un cours sur un thème qu’il choisira librement. Les moyens pédagogiques mis à la disposition du candidat sont : une paire de gants de boxe, un kilogramme de tomates, un jury (jouant le rôle de vrais élèves), et de vrais élèves (jouant le rôle de jury).
- l’épreuve de pédagogie improvisée : Le candidat prépare et restitue un cours destiné à un public multi-niveaux sur un thème choisi par le jury et révélé à la fin de l’épreuve. Le choix du sujet est pris en compte dans l’évaluation.
Équivalences
Le brevet de moniteur fédéral 12ème degré est en cours d’analyse par la Confédération mondiale des activités de surface.
La carte du brevet est une carte double-face dont un côté est réservé à la FFESSM et l’autre est pour le moment vierge. L’usage veut d’y inscrire les noms et prénoms de ses parents.
Histoire
Naissance du brevet
Les premières traces de l’idée de la création d’un brevet MF12 remontent à 1987, un an après la transformation des brevets de moniteur auxiliaire et moniteur fédéral national en moniteurs fédéraux premier et deuxième degré (lire l’histoire des brevets de la FFESSM). Dans une note interne secrète de la fédération, rendue publique depuis, Bernard Dargaud – alors président – écrit que “la désinvolture avec laquelle nombre de moniteurs prennent acte de leur privilège d’enseignement vis-à-vis des plongeurs les moins inexpérimentés encourage à repositionner un échelon complémentaire dans notre cursus de formation”, ce qui ne veut pas dire grand chose en pratique. Il est pourtant pris très au sérieux par le comité des sages, qui nomme un coordinateur du projet, Louis-Alphonse de Touchefond, non-plongeur mais dont le père Charles-Henri de Touchefond possédait une calanque privée à côté de Fréjus. Le coordinateur s’entourera de Marine Peugeot (dite “la marine nationale”), instructrice nationale, de Martin Sachs, médecin fédéral régional de la région Pays de la Loire, et de Siméon Bergelin, neveu du secrétaire d’Etat aux sports de Jacques Chirac, Christian Bergelin.
Après huit réunions de travail tenues entre le 24 décembre 1988 et le 1er janvier 1989, l’équipe du projet se dissout, officiellement pour raison fédérale. Dans Une histoire de la plongée en combinaison sèche paru en 1999, José Perec évoquera des dissensions internes quant au nom de l’équipe projet. Il faudra attendre un soir de 1991 pour que Simone Odin, gérante d’un café-restaurant du Rove, un petit village situé à côté de Niolon, ne relance l’idée après avoir reconduit Jacques-Yves Cousteau, passablement éméché, à son logement. Un comité de plongeurs de tous niveaux est constitué autour de Simone Odin et des premiers travaux ont lieu dans l’année. Fin 1991, la disparition de la nouvelle coordinatrice dans un tragique accident de mérou met en suspens le projet pour presque deux ans.
L’arrêté du 15 mai 1992 visant à réglementer le travail en milieu hyperbare, déclenche un séisme dans le petit monde de la plongée de loisir, jusqu’alors épargné par les réformes sociales. L’arrêté stipule que “la durée quotidienne [d’un séjour dans l’eau] ne peut excéder quatre-vingt-dix minutes lorsque des outils pneumatiques à percussion d’une masse supérieure à vingt kilogrammes sont utilisés”, ce qui limite fortement la pratique de l’activité pour tout plongeur transportant un marteau-piqueur sous-marin. La création d’un brevet de moniteur fédéral 12ème degré, qui n’a aucun rapport, vise à créer une diversion avant la parution de l’arrêté au Journal officiel, qui aura finalement lieu le 26 juin de la même année. L’impact est finalement minime mais le projet de “MF, douzième du nom” est relancé.
Moniteurs fédéraux 12ème degré célèbres
Le commandant Cousteau a participé à l’élaboration du programme de formation du MF12 dès 1995 et jusqu’à sa mort le 25 juin 1997, puis de nouveau entre 1998 et 1999 [information à vérifier]. En 2001, il reçoit le titre de MF12 à titre posthume.
Albert Falco, second de Jacques-Yves Cousteau, recevra le titre de MF12 honoraire pour service rendu à la communauté des plongeurs, notamment pour avoir servi de cobaye pendant l’élaboration du programme dudit brevet.
Jean Flavien Borelli, président-fondateur de la FFESSM, passera onze fois les épreuves du brevet sans succès. Lors de son dernier passage, le collège des instructeurs nationaux de la fédération décide de le sanctionner en lui retirant le brevet de niveau 1.
Information importante
Cet article est une parodie ! Toutes les informations qui y sont contenues sont bien évidemment fausses.