L’hydrocution (ou choc thermo-différentiel, choc thermique) est un terme non médical couramment utilisé pour parler d’une perte de connaissance liée à un malaise vagal subi à l’immersion, au contact brutal d’une eau froide.
Table of Contents
Mécanisme
Le phénomène se produit généralement lorsque le plongeur (ou tout futur baigneur) a chaud en surface avant l’immersion. Cette chaleur peut être due à la température ambiante élevée (en été, en plein soleil), à la combinaison (attente sur le bateau avant la plongée, pendant le trajet, par exemple). Afin d’évacuer la chaleur, le corps augmente le débit dans les vaisseaux sanguins périphériques (membres, extrémités) en les dilatant : c’est le phénomène de vasodilatation. Le rythme cardiaque est augmenté pour soutenir ce refroidissement. A ce stade, les échanges thermiques du corps vers l’extérieur sont faibles, voire même potentiellement dans l’autre sens s’il fait très chaud.
A l’immersion dans une eau froide, les échanges thermiques avec l’extérieur se font beaucoup plus rapidement. En effet, la grande conductivité thermique de l’eau fait que le corps s’y refroidit 25 fois plus rapidement que dans l’air. Par réflexe et afin de limiter les pertes caloriques, l’organisme met alors en œuvre l’action inverse : la vasoconstriction des vaisseaux périphériques, en les contractant pour y limiter le débit. La masse sanguine reflue alors vers le thorax (cœur, poumons) et y augmente la pression artérielle.
Pour lutter contre cette hypertension, le pouls ralentit. Dès lors, l’irrigation du cerveau diminue : les apports en oxygène y sont alors réduits, ce qui peut provoquer une perte de connaissance par syncope.
Cette syncope perdure jusqu’à ce que la quantité de dioxyde de carbone dans le sang de l’accidenté atteigne un certain seuil, qui induira un réflexe inspiratoire. Si l’accidenté n’est pas sorti de l’eau immédiatement après l’hydrocution, la reprise respiratoire peut donc se faire dans l’eau et donner lieu à une noyade.
Symptômes
Le symptôme de l’hydrocution légère peut être la perte de repères, la sensation de vertige, la tête qui tourne.
Le symptôme d’une hydrocution complète est la perte de connaissance par syncope, éventuellement suivie d’une noyade si l’accidenté n’est pas sorti de l’eau rapidement. Après la mise à l’eau et l’immersion, la victime ne remonte pas en surface, voire se laisser couler, en restant immobile, sans respirer (en apnée).
Conduite à tenir
Lorsqu’un plongeur est victime d’un malaise à la mise à l’eau ou juste après (pendant la phase de regroupement des plongeurs en surface avant l’immersion), il faut :
- gonfler le gilet de la personne pour s’assurer qu’elle reste en surface,
- lui maintenir les voies aériennes hors de l’eau,
- tracter l’accidenté jusqu’au bateau ou jusqu’au bord,
- avec beaucoup de précaution, déséquiper la personne et la hisser à bord du bateau ou sur le rebord.
Ensuite, il convient de suite la procédure habituelle de premiers secours en plongée :
- mettre l’accidenté sous oxygène à 100% à 15 L/min,
- prévenir les secours,
- bien réchauffer la personne (par exemple au moyen d’une couverture isothermique)
- hydrater la personne, lorsqu’elle a repris conscience.
Facteurs favorisants et prévention
Facteurs favorisants | Prévention |
---|---|
Une haute température extérieure | Éviter l’exposition en plein soleil avant la plongée |
Une longue attente avant la plongée en plein soleil et en combinaison | Éviter l’exposition en plein soleil avant la plongée |
Une eau froide | L’encadrant (moniteur ou guide de palanquée en exploration) se met à l’eau en premier et surveille la mise à l’eau de chacun des plongeurs, masque sur le visage, prêt à descendre. |
Une mise à l’eau brutale (ce qui est très souvent le cas) | Envisager une mise à l“eau en douceur, en descendant à l’échelle et en s’équipant dans l’eau (capelage en surface). |
Une mise à l’eau sans arrêt en surface (par exemple en cas de houle, la palanquée peut décider de sauter et se rejoindre directement à 3 mètres.) | Si ce type de mise à l’eau est pratiqué, être extrêmement vigilant les uns vis-à-vis des autres. |
L’âge | Être vigilant au-delà de 50 ans. Consulter un médecin chaque année en cas de doute. |
La digestion en cours (plongée juste après un repas) | Lors de stages de plongée avec 2 plongées par jour, faire une pause entre le repas du midi et la plongée de l’après-midi |
La consommation d’alcool avant la plongée (qui ne devrait jamais avoir lieu) | Ne jamais consommer d’alcool juste avant la plongée ou même la veille |
Des prédispositions cardiaques ou physiologiques | Consulter un médecin une fois par an. |