En plongée, le froid est est à la fois un facteur favorisant d’un grand nombre d’accidents de plongée, et un accident à part entière dans le cas extrême : l’hypothermie.

Mécanisme

La température interne du corps humain oscille entre 36,1 et 37,8°C en temps normal. Au repos, notamment la nuit, elle peut se stabiliser à 37°C. La température cutanée lui est inférieure de quelques degrés. La température de l’eau dépend de l’endroit où la plongée est effectuée : elle oscille entre 16 et 24°C en Méditerranée, elle peut descendre sous 10°C en mer du Nord ou dépasser 25°C en mer Rouge. Dans tous les cas, quand bien même le plongeur n’aurait pas la sensation d’avoir particulièrement froid, il existe un gradient de température entre son corps et le milieu.

Ce gradient de température est à l’origine d’échanges thermiques, de puissance proportionnelle à la différence de température si l’eau était en contact direct avec l’intérieur du corps.

Le corps d’un individu nu et immobile se refroidit 25 fois plus vite dans l’eau que dans l’air. Si le corps est en mouvement, cette vitesse de refroidissement est sensiblement augmentée. (Cela est dû au fait qu’en restant immobile, la couche d’eau entourant le corps se réchauffe et diminue le gradient de température au niveau du contact peau-air, alors qu’en mouvement, cette couche d’eau est renouvelée et reste de température constante).

Un individu nu immobile peut survivre 45 minutes dans une eau à 3°C, 30 minutes dans une eau à 0°C, et 10 minutes dans une eau dont la surface gelée est à -3°C. Dans une telle eau glaciale, l’irrigation des extrémités est ralentie à l’extrême en quelques minutes. La température interne du corps descend sous la barrière des 35°C après 20 minutes. Au-dessous de 32°C interviennent des troubles de la conscience. Sous 30°C, l’organisme entre dans un coma. Sous 28°C de température interne, le risque d’arrêt cardiaque devient majeur.

Facteurs favorisants et prévention

Facteurs favorisantsPrévention
Une mauvaise alimentation avant la plongéePrivilégier les sucres rapides avant la plongée
Le froid avant la plongéeBien se couvrir sur le bateau
Une combinaison inadaptée (épaisseur, matière)
Une combinaison de taille inadaptée, laissant abondamment entrer et circuler l’eau le long du corps
La température de l’eau
La détente de l’air comprimé de la bouteille, qui le refroidit
La déshydratation, naturelle en plongée
L’évaporation de l’eau dans le processus de réhydratation de l’air inspiré, consommatrice de chaleur

Pathologies particulières

Maladie de Raynaud, syndrome de Raynaud

La maladie de Raynaud et le syndrome de Raynaud sont des pathologies liées au froid touchant les extrémités du corps humain telles que les doigts, les orteils, les oreilles ou le nez. En réponse au froid, ces parties du corps prennent subitement une teinte blanche ou jaune, qui s’ajoute à des sensations d’engourdissement, de fourmillement, d’insensibilité au toucher et une forte douleur. Si la température extérieure reste basse, ces parties du corps peuvent prendre une teinte bleutée puis rougeâtre, et la douleur s’intensifie. Le phénomène est dû à une baisse de la circulation sanguine imputable à un rétrécissement du diamètre des vaisseaux sanguins irriguant les extrémités. Il peut être lié à d’autres troubles des tissus conjonctifs et auto-immuns tels que la sclérodermie, l’arthrite rhumatoïde et le lupus.

Le diagnostic de la pathologie n’interdit pas la pratique de la plongée en scaphandre, de l’apnée ou de toute activité subaquatique. Elle doit néanmoins inciter à la prudence :

  • en portant des gants épais, en particulier des gants de type mouffles, englobant plusieurs doigts, afin de limiter la surface de contact avec l’eau,
  • en limitant la durée de la plongée, notamment en eaux froides,
  • en prévenant l’encadrant ou les plongeurs autonomes de la palanquée avant la plongée.

Si le phénomène se produit en immersion, la palanquée doit arrêter la plongée et remonter calmement en surface (éventuellement en aidant le plongeur concerné s’il ne parvient plus à manipuler son gilet efficacement). Au retour sur le bateau, il est préférable de laisser la priorité au plongeur concerné, qui pourra alors se changer rapidement pour mettre des habits secs (rester en combinaison mouillée, même si celle-ci est fermée, a tendance à refroidir le corps) et se réchauffer à l’intérieur de la cabine.

Froid en plongée

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