L’effet Lorrain Smith est une inflammation des poumons suite à la respiration d’un gaz à forte teneur en oxygène pendant une longue durée.
On considère généralement que la probabilité d’apparition de cet effet devient significative lorsque la pression partielle du gaz respiré reste supérieure à 0,5 bar pendant plus de 2 heures.
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Mécanisme
Lorsqu’un gaz contenant une forte teneur en oxygène est respiré pendant une longue durée, on constate une inflammation du surfactant recouvrant les alvéoles pulmonaires.
Si le gaz respiré est de l’air, il faut noter que la pression partielle en oxygène de 0,5 bar est atteinte dès une pression de 2,4bar (2,4bar×21%=0,5bar), ce qui correspond à une profondeur de 14 mètres. Un plongeur effectuant une plongée à 14 mètres pendant plus de 2 heures est donc susceptible de faire face à ce type de problème.
Si le gaz respiré est un mélange nitrox, cette pression partielle en en oxygène est atteinte encore plus rapidement, en fonction du pourcentage d’oxygène dans le mélange utilisé. Par exemple, avec un nitrox 32 (c’est-à-dire constitué de 32% d’oxygène), la pression partielle en oxygène de 0,5 bar est atteinte dès 1,6 bar de pression, soit 6 mètres.
Enfin, ce risque peut survenir dans le cas de plongées pour lesquelles les paliers sont effectués en respirant de l’oxygène pur (100%) (ou un mélange gazeux suroxygéné de type nitrox) : les alvéoles pulmonaires sont soumises à une très forte concentration en oxygène après une plongée qui les a déjà soumises à une concentration en oxygène supérieure à la normale.
Suite à cette inflammation de la paroi interne du poumon, les échanges gazeux se font plus difficilement.
Symptômes
L’individu commence par avoir la face rose, puis subit des difficultés respiratoires croissantes : toux, détresse respiratoire, brûlures pulmonaires, crachats sanglants.
Un œdème pulmonaire peut également être constaté.
Conduite à tenir
Il ne faut pas hésiter à intervenir sur un plongeur présentant ce type de symptômes en cours de plongée.
En surface, il faut alerter les secours.
Ensuite, il faut pratiquer les gestes habituels de premiers secours. En revanche, il peut paraître contre-indiqué de mettre l’accidenté sous oxygénothérapie. Il est donc préférable de demander leur avis aux secours (CROSS, pompiers, etc.) Il peut par exemple être envisagé de ne pas administrer l’oxygène à 100% mais à une pression partielle inférieure, d’une part en utilisant un des trois masques réguliers plutôt que le masque à haute concentration, d’autre part en entrecoupant la respiration avec de l’air.
Prévention
Une règle peut être mise en place afin de protéger les plongeurs contre l’apparition des premiers symptômes de l’effet Lorrain Smith, consistant à éviter les plongées d’une durée supérieure à 2 heures.
De telles plongées semblent rares dans la pratique classique de la plongée loisir, mais peuvent être possible dans des eaux chaudes, d’une profondeur d’environ 10 à 20 mètres, avec une quantité d’air conséquente et des plongeurs à faible consommation. La plongée de loisir en recycleur avec une combinaison étanche peut aussi permettre de très longues plongées, par exemple afin de pratiquer la photographie sous-marine.
La pratique de la plongée à titre professionnel (par des scaphandriers) est naturellement plus susceptible d’occasionner ce type de trouble, mais obéit aussi à des règles de sécurité plus strictes.