En plongée sous-marine, la déshydratation est à la fois une conséquence de la pratique de l’activité et un facteur favorisant de nombreux accidents.
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Mécanisme
En surface, l’air inspiré par un individu contient naturellement des traces d’eau. A l’inspiration, il continue d’être hydraté par les fosses nasales et dans une moindre mesure, au sein des poumons ; l’air inspiré capte de l’eau lors de son passage dans les voies aériennes, puis est expiré. Le corps perd donc chaque jour une grande quantité d’eau par la respiration. Afin de protéger les bouteilles de plongée contre la corrosion, l’air qui y est introduit lors du gonflage est déshydraté par un filtre en sortie du compresseur. Un plongeur inspire donc de l’air déshydraté (ou sec). Par conséquent, le transfert d’eau du corps vers l’air présent dans les voies aériennes est accéléré (en dépit du fait qu’en immersion, l’inspiration se fait uniquement par la bouche) : par les poumons (et éventuellement par les fosses nasales à l’expiration si le plongeur souffle dans le masque).
Lors de la descente, l’augmentation de la pression absolue et la diminution de la température entraînent la vasoconstriction des vaisseaux périphériques, chassant le sang de la périphérie vers le thorax : c’est le phénomène de blood shift, augmentant la pression intravasculaire et intracardiaque. Cette augmentation de pression est détectée par les barorécepteurs, qui stimulent la production d’une substance diurétique ayant pour but de diminuer le volume sanguin par évacuation de l’eau présente dans le sang via les reins en sécrétant de l’urine : c’est la diurèse d’immersion. La pratique de la plongée sous-marine est donc responsable d’une forte perte d’eau (que le plongeur se retienne ou urine dans l’eau).
Par ailleurs, la respiration de l’air marin, salé, déshydrate le plongeur avant la plongée.
Symptômes
Le plongeur peut ressentir une certaine soif (langue sèche, gorge sèche) avant la plongée. Une fatigue peut être constatée.
Cependant, ces signes ne sont pas systématiques.
Conduite à tenir
En cas de constat ou de suspicion de déshydratation avant l’immersion, il faut reporter la plongée.
Facteurs favorisants et prévention
Facteur favorisant | Prévention |
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L’air déshydraté (sec) respiré en plongée | Ne peut être changé. |
L’air marin salé | Bien s’hydrater avant et après la plongée (une recommandation connue est de boire 0,5 litres d’eau par heure). |
L’âge | |
La peur d’avoir envie d’uriner pendant la plongée, incitant à limiter sa consommation d’eau avant de partir | |
Le froid | Bien se couvrir (voir l’article le froid en plongée) |
La consommation d’alcool | Ne jamais consommer d’alcool avant la plongée ou même la veille. |
La profondeur | Limiter la profondeur de la plongée |
La durée de la plongée | Limiter la durée de la plongée |
Par ailleurs, la déshydratation est un facteur favorisant de presque tous les accidents de plongée, car elle diminue le volume sanguin, rendant moins efficace la circulation et les échanges gazeux.