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Rappels : relire le milieu et l’environnement (N1).

Le milieu sous-marin

Les différents types de milieu

Habitat

La pleine eau est un habitat pélagique.

Le fond ou un tombant est un habitat benthique.

Catégories

Les espèces vivantes peuvent être classées dans différent groupes sous forme d’arbre : c’est une classification. La classification définit des règnes (par exemple, les animaux ou les végétaux), subdivisés en embranchements (par exemple, les vertébrés), eux-mêmes subdivisés en classes, puis en ordres, puis en familles, puis en genres, parmi lesquels on trouve les espèces (enfin 😅). En plongée, pour désigner les espèces courantes, nous utilisons souvent, non pas le nom précis de l’espèce, mais le nom d’une catégorie qui la contient (genre, famille, ordre, classe, etc.) Ainsi, nous parlerons de congres pour désigner ce poisson bleu-gris que nous avons aperçu, alors que le terme désigne en fait la famille des congridés, qui contient plusieurs espèces de congres, par exemple celui que nous avons aperçu, probablement connu sous le nom latin de Conger conger. Parfois, c’est même plus subtil : certains termes du langage courant peuvent désigner une série d’espèces réparties dans plusieurs catégories distinctes de la classification : par exemple, le terme dauphin désigne un ensemble d’espèces de l’ordre des Cétacés, sans en constituer l’entièreté.

Voici quelques catégories de la faune, dont certaines que nous avions déjà citées dans le cours du niveau 1, ainsi que quelques représentants célèbres :

  • les poissons,
  • les mollusques (coquille Saint-Jacques, doris, poulpe),
  • les crustacés (tourteau, crevette, homard),
  • les échinodermes (oursin, holothurie, étoile de mer),
  • les cnidaires (méduse, anémone, gorgone),
  • les porifères (ou éponges, ou spongiaires),
  • les vers (sabelle, spirographe, planaire),
  • les bryozoaires (dentelle de Vénus),
  • les tuniciers (ascidie).

Voici quelques catégories de la flore :

  • les algues brunes (laminaires),
  • les algues rouges (dulse),
  • les algues vertes (laitue de mer),
  • les posidonies,
  • les zostères.

La protection du milieu sous-marin

En plongée en autonomie, il n’y a plus de guide de palanquée pour rappeler les consignes de base de protection de l’environnement pendant l’immersion. De plus, la plongée en autonomie donne des ailes 🦆 et il est alors tentant de prendre quelques libertés avec les consignes respectées jusque-là.

Il incombe au plongeur autonome de limiter par lui-même son impact sur l’environnement. Pour cela, une règle de bon sens s’applique : il faut toujours laisser le milieu dans le même état qu’on l’a trouvé.

Ne rien prélever

Le plongeur doit savoir refréner son envie de remonter des éléments du milieu pour quelle que raison que ce soit. Si l’on souhaite ramener un souvenir ou parler de ce que l’on a vu en plongée au retour sur le bateau, il suffit de prendre une photo, une vidéo, ou encore des notes sur une ardoise.

Si l’on ne le fait pas pour la protection du milieu, faisons-le au moins pour respecter la loi. En effet, en plongée en scaphandre, il est formellement interdit de prélever une quelconque espèce vivante, animale ou végétale (même si l’individu est mort). La pêche sous-marine n’est autorisée qu’en apnée (en respectant des quotas par espèce, des zones, parfois même des heures). Des contrôles peuvent avoir lieu à la sortie de l’eau des plongeurs, par les autorités (gendarmerie maritime, etc.)

Ne pas détruire

Un coup de palme malencontreux peut très facilement détruire une gorgone. De même, se tenir avec force à un rocher parce que l’on est mal stabilisé ou le temps de regarder dans une crevasse peut écraser des formes de vie microscopiques.

Il faut toujours garder en tête que ce n’est pas parce que l’on ne distingue aucune espèce à un endroit qu’il n’y en a pas. D’ailleurs, suivre une formation de plongeur biologie (PB1) est souvent l’occasion de prendre conscience que toute plongée permet de rencontrer une multitude d’espèces vivantes visibles pour les initiés mais invisibles pour les néophytes.

Ne pas importuner

Plonger, c’est entrer dans un milieu qui n’a pas l’habitude de voir passer des êtres humains. Le plongeur doit donc faire en sorte d’être le plus discret possible :

  • en limitant les bruits qu’il émet (cris, bulles),
  • en ne braquant pas sa torche ou son phare ou son flash d’appareil photo dans les yeux des animaux,
  • en ne remuant pas trop l’eau à son passage,
  • en ne touchant pas les espèces (les antennes d’un homard, le panache d’une sabelle).

Synthèse

La charte internationale du plongeur responsable, étudiée au niveau 1, doit rester une référence pour le plongeur, quel que soit son niveau.

Les risques et dangers

Les grottes

La pratique de la plongée en autonomie sur des reliefs particuliers implique de connaître quelques règles de sécurité qui étaient jusqu’ici rappelées et garanties par le guide de palanquée.

Peut-on entrer dans une grotte ? Une grotte est un renfoncement dans la paroi d’un massif rocheux. Si sa taille est assez grande, il peut être tentant d’y pénétrer. Dès lors, le plongeur n’a plus accès directement à la surface : c’est donc une situation dans laquelle il faut être extrêmement prudent. S’aventurer de plus de quelques mètres dans une grotte relève de la plongée souterraine, qui est une pratique en dehors du champ de compétences attendues au niveau 2. Dans ce qui suit, on supposera que le plongeur ne va pas plus loin que la zone située à l’entrée de cette grotte, si celle-ci est plus profonde.

La taille du passage : La progression dans une grotte ne doit se faire que si le plongeur est assuré de pouvoir faire demi-tour à tout moment, ce qui implique que le passage soit large d’au moins un mètre, voire plus. Il ne faut pas oublier la taille de la bouteille que l’on a sur le dos. Par ailleurs, la hauteur du passage doit aussi être conséquente : une faille de plusieurs mètres de haut peut accueillir un plongeur (et ses palmes), mais un tunnel d’un mètre de haut ne le peut pas. Il faut garder en tête que l’on ne cherche pas seulement à se protéger soi-même, mais aussi toute la faune et la flore, souvent extrêmement fragiles, qui peuvent vivre sur les parois des sites visités.

Les cloches d’air : Il peut arriver que la présence d’un plafond incurvé bloque des bulles d’air, lesquelles tapissent alors la zone. Il ne faut pas chercher à les déplacer, au risque d’abîmer la faune et la flore qui se trouve à cet endroit ou de se griffer la main. Lorsqu’une cloche d’air de taille conséquente est présente, il ne faut pas chercher à y respirer, car il s’agit principalement d’air expiré par des plongeurs, donc riche en dioxyde de carbone et pauvre en oxygène ! Sortir la tête peut être envisagé, mais rien de plus.

Les autres plongeurs : Enfin, il ne faut jamais inciter les autres plongeurs à progresser dans une grotte s’ils montrent un quelconque signe de réticence (par claustrophobie, par exemple). A l’inverse, on gardera un œil attentif sur ce coéquipier zélé et aventureux 😅

Les arches rocheuses et petits tunnels

Sur certains sites peuvent se trouver de petites arches formées par des rochers, voire même de petits tunnels de quelques mètres de long. L’entrée dans ces passages ne peut se faire qu’en suivant les mêmes règles de bon sens que pour les grottes.

Les épaves

Le niveau 2 signifie souvent les premières plongées sur épave, qui sont souvent situées entre 30 et 40 mètres de profondeur.

On désigne par épave la structure immergée d’un navire ou d’un avion s’étant retrouvé à l’eau à la suite d’une avarie technique ou volontairement. Elles peuvent être civiles ou militaires. Dans ce dernier cas, elles sont bien entendu désarmées pour permettre l’accueil des plongeurs.

Les règles de sécurité élémentaires en plongée sur épave sont les suivantes :

  • Ne pas entrer profondément dans les cales éventrées. Lorsque c’est le cas, toujours s’assurer que l’on peut facilement se tourner et faire demi-tour sans qu’un élément de matériel (crochet, flexible, octopus, tout cordon) ne se prenne dans la structure.
  • Ne pas entrer dans les couloirs et passages étroits, sauf si cela est fait en compagnie d’un expert du site, apte à juger de la solidité de la structure et de la capacité des plongeurs à circuler dans ce type d’environnement.
  • Ne pas toucher les parois : par exemple, il peut être tentant de saisir de la main une barre ou une extrémité de plaque en tôle pour se mouvoir, mais il faut éviter. La raison est triple : protéger la faune et la flore qui peuvent recouvrir l’épave, protéger la structure, et protéger le plongeur des coupures et griffures.
  • Bien surveiller sa consommation et les paliers annoncés par l’ordinateur (ou la DTR, le cas échéant). En effet, lorsque l’épave est isolée en pleine mer au milieu du sable, les plongées sont susceptibles d’être à profil rectangulaire (descente à la profondeur maximale, maintien de la profondeur, puis remontée) par opposition à un profil classique (descente à la profondeur maximale, à laquelle on ne reste que peu de temps, avant de remonter progressivement le long d’un tombant).

La faune et la flore

Certains animaux, végétaux et autres formes de vie sont susceptibles de causer du tort aux plongeurs. Il faut donc en connaître les principaux dangers et les règles de sécurité à appliquer.

Les blessures peuvent être :

  • des pincements (crabes, homards, langoustes),
  • des coupures,
  • des piqûres (par contact, comme avec les méduses, ou par enfoncement d’une extrémité pointue, comme avec les oursins),
  • des morsures (murènes).

Les conséquences de ces petites blessures dépendent de l’espèce considérée :

Méduses : Leur contact avec la peau est souvent simplement urticant (sauf dans le cas de certaines espèces venimeuses, dont la piqûre doit donner lieu à une prise en charge médicale rapide). En cas de piqûre, il faut retirer les filaments avec un objet plat (lame de couteau, carte de crédit) puis rincer la plaie à l’eau de mer (et non à l’eau douce, au risque de faire éclater les vésicules de venin). Cônes : Leur piqûre est généralement venimeuse et douloureuse. Certains venins sont dangereux, pouvant occasionner une paralysie ou un œdème. En cas de piqûre, il faut consulter un médecin rapidement.

Cônes : Leur piqûre est généralement venimeuse et douloureuse. Certains venins sont dangereux, pouvant occasionner une paralysie ou un œdème. En cas de piqûre, il faut consulter un médecin rapidement.

Oursins : Leur piqûre est douloureuse mais rarement grave. Lorsque cela arrive, il faut retirer les piquants de la plaie (délicatement, sans les casser) et désinfecter.

Rascasses, poissons-pierre : Leur piqûre (via une aiguille cachée dans les nageoires) peut être douloureuse. La plaie gonfle et rougit. La piqûre peut entraîner une syncope ou un arrêt cardiaque dans l’eau. Lorsque cela arrive, la palanquée doit remonter immédiatement. En surface, rincer la plaie abondamment et plonger le membre dans l’eau chaude (50°C, ou le maximum supporté par la victime) pour désactiver le venin. Ensuite, alerter les secours.

Murènes : Leur morsure est douloureuse (car profonde et en raison du venin). De plus, le risque d’infection est fort car leurs dents sont sales. Lorsque cela arrive désinfecter la plaie.

Poulpes : Même si cela est tentant lorsqu’ils brillent pendant la nuit, il ne faut pas chercher à les toucher. Leur morsure provoque un engourdissement du membre et un œdème. Le venin peut être désactivé de la même façon que pour les poissons-pierre, avec de l’eau très chaude.

Dans tous les cas, si des signes cutanés (rougeur, douleur, gonflement, engourdissement ou paralysie), neurologiques ou cardiovasculaires, même légers, apparaissent à la suite d’un contact avec une espèce, il faut en parler autour de soi et consulter un médecin.

En règle générale, pour éviter tout danger passif, il suffit de faire en sorte de ne jamais se trouver en contact avec quelque espèce que ce soit. Ces principes, déjà étudiés dans la charte internationale du plongeur responsable, peuvent se résumer ainsi :

  • ne pas remonter quoi que ce soit,
  • ne pas toucher quoi que ce soit (même à l’aide d’un objet ou d’un bâton),
  • ne pas s’agiter ou agiter l’eau autour des espèces,
  • ne pas nourrir,
  • ne pas faire de bruit (respiration, cris),
  • ne pas importuner les espèces qui ont des yeux en braquant sa lampe sur elles ou en prenant des photos avec un flash.

Enfin, cas rare, si des espèces présentent un danger actif (requins joueurs 🦈) sur le site, cela sera toujours indiqué par le directeur de plongée avant la mise à l’eau des palanquées. Aucun risque de croiser un grand blanc par hasard ! 😅

Synthèse des principales bestioles à problèmes

Espèce (ou groupe d’espèces) RisqueConduite à tenirPrévention
MédusePiqûre qui laisse des cellules urticantes sur la peauRincer à l’eau de mer (surtout pas à l’eau douce)
Saupoudrer de sable sec pour accrocher les résidus de tentacules
Racler la blessure avec un objet plat (une carte de crédit, une lame de couteau) pour ne pas éclater les cellules
Rincer de nouveau à l’eau de mer ou avec un liquide acide (vinaigre)
Vive, rascassePiqûre très douloureuse (jusqu’au malaise), avec potentiel gonflement.Créer un choc thermique en approchant une cigarette de la blessure puis appliquer un glaçon ou de l’eau froide, afin de rendre le venin indolore.Eviter de laisser les mains traîner dans le sable
OursinEnlever les épines à la pince à épiler, sans les casser. Ne pas tenter de les saisir.
Congre, murène, baudroie, roussetteMorsureBien nettoyer la plaie car leurs dents sont sales. La morsure n’est pas venimeuse.Ne pas importuner.
Ne pas mettre la main dans un trou sans s’assurer qu’il n’est pas habité.
PoulpeMorsure venimeuse par le « bec de perroquet ». La blessure peut saigner longtemps. Ne pas importuner.
AnémonePiqûre par filaments invisibles à l’œil nu. Rougeurs, irritations.Ne pas approcher la main.
Cônes, poisson-lion, poisson-pierrePiqûre
Thon, maquereau, moules, huîtres crusIntoxication alimentaire due à ingestion d’algues toxiques par l’espèceVérifier les conditions de consommation.
Crabe, homardPincements

Synthèse des dangers

  • Difficultés de mouvement
  • Coincement de matériel sur le relief
  • Griffures, éraflements du plongeur ou de son matériel
  • Pincements, morsures, piqûres
Le milieu et l’environnement (N2)

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