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La remontée assistée, ou intervention sur un plongeur en difficulté, est un exercice important du niveau 2. Elle s’effectue au départ d’une profondeur de 20 mètres, qui est la profondeur d’évolution en autonomie à ce niveau.

Elle consiste à venir en aide à un plongeur dans une mauvaise situation nécessitant de remonter à la surface.

Dans ce cours, nous distinguerons plusieurs phases de l’exercice :

  • l’intervention, qui est la réaction à la situation,
  • le décollage, qui est le début de la remontée,
  • la phase de remontée,
  • l’arrêt à une certaine profondeur,
  • la stabilisation du couple assistant-assisté.

Réactions à différentes situations, puis décollage

Les différentes situations pouvant se produire sont :

  • un plongeur en panne d’air,
  • un plongeur en état d’essoufflement,
  • un plongeur en état de malaise,
  • toute situation dans laquelle un plongeur n’est plus capable d’assurer sa propre remontée en sécurité (blessure, absence de réponse, etc.)
  • un plongeur qui a perdu connaissance (dans ce cas, on parlera de sauvetage).

La panne d’air

Un plongeur fait le signe de panne d’air, ou se précipite vers un autre et lui arrache son détendeur de secours, voire même son détendeur principal. Le plongeur est donc particulièrement perturbé, il a eu peur de se noyer.

La réaction à avoir est alors de :

  1. Fournir de l’air au plongeur, en présentant devant soi son détendeur de secours rapidement et de façon pratique pour l’utilisateur, c’est-à-dire dirigé vers lui.
  2. Maintenir le plongeur proche à l’aide d’une main, afin de ne pas introduire de tension dans le flexible du détendeur de secours, ce qui serait désagréable pour le plongeur.
  3. Vérifier la stabilité du couple assistant-assisté, l’idéal étant de ne pas redescendre lors de l’intervention.
  4. Laisser le plongeur se calmer, en le laissant respirer au moins trois fois sur le détendeur de secours avant tout opération de remontée.
  5. Prévenir les autres plongeurs de la palanquée, avec les signes « ce plongeur »-« panne d’air »-« toute la palanquée »-« remonte ».
  6. Entamer la remontée.

Entamer la remontée peut se faire en gonflant légèrement son propre gilet de stabilisation ou en donnant quelques coups de palmes (en effet, la dilatation de l’air dans le gilet augmentera sa poussée d’Archimède et sortira le couple assistant-assisté de sa position stabilisée). Une erreur est d’essayer de gonfler le gilet du plongeur en panne d’air : en exercice, cela fonctionne, mais en situation réelle, sa bouteille est vide ! C’est la différence principale avec les autres situations menant à une remontée assistée.

En exercice et en épreuve, l’assistant gère l’ensemble de la remontée. Bien entendu, en pratique, le plongeur en panne d’air s’est peut-être calmé et peut donc éventuellement gérer le dégonflage de son gilet au fur et à mesure de la remontée.

Conseils :

  • Avant la plongée, veiller à ce que l’octopus soit monté du bon côté de la bouteille, les moustaches vers le bas lorsqu’on le présente face à quelqu’un.
  • Avant la plongée et tout au long du parcours, l’octopus doit être bien rangé sur un support (une pince, une poche, la languette de maintien de l’inflateur, etc.) et ne pas traîner derrière le plongeur.
  • Il faut essayer d’être stabilisé à tout moment pendant la plongée, afin de ne pas redescendre ou remonter pendant la phase de réaction à cette situation, et de faciliter la remontée qui suit.
  • Il n’est pas nécessaire de faire fuser le détendeur en le présentant.

Les autres cas (hors perte de connaissance)

Lire le cours sur les accidents de plongée (N2).

En cas d’essoufflement, de larges amas de grosses bulles se forment autour d’un plongeur qui semble paniquer. Un plongeur essoufflé est en détresse et fait donc rarement le signe « je suis essoufflé » que l’on utilise en exercice. C’est au plongeur assistant de détecter la situation.

En cas de début de malaise, le plongeur paraît perturbé. Il peut faire signe « je ne vais pas bien » sans explications supplémentaires.

La réaction à avoir est alors de :

  1. Saisir le plongeur d’une main par une bretelle du gilet du plongeur en difficulté (la bretelle du même côté que la main, afin d’être face à face).
  2. Se tourner (rapidement) vers les autres plongeurs de la palanquée et indiquer, de la main libre : « ce plongeur »-« ne va pas bien »-« toute la palanquée »-« remonte ».
  3. Entamer la remontée : de la main libre, saisir un inflateur et gonfler le gilet. (Choisir l’inflateur le plus pratique à attraper, le sien ou celui du plongeur en face).

Entamer la remontée peut se faire en gonflant légèrement son propre gilet de stabilisation ou en donnant quelques coups de palmes.

Cette prise est la plus commune. Il en existe en réalité de nombreuses, qui ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients, par exemple saisir la sangle pectorale du gilet ou un crochet, plutôt que la bretelle.

Par ailleurs, il faut savoir que certains gilets de stabilisation ont un fonctionnement différent :

  • L’inflateur peut être déporté sur le côté du gilet, en bas (système « i3 » par exemple).
  • L’inflateur peut comporter plus de deux boutons, ou des boutons de tailles peu communes.
  • L’inflateur peut comporter un détendeur intégré.
  • Le gonflage ou le dégonflage à l’aide de l’inflateur ou des purges peut être très sensible.

Il est donc primordial d’inspecter le matériel des autres plongeurs de la palanquée (notamment celui du moniteur) avant la plongée.

La perte de connaissance : le sauvetage

En cas de perte de connaissance, le plongeur est déséquilibré, son corps se penche généralement sur le côté jusqu’à l’horizontale. Il peut perdre son détendeur. Ses yeux se ferment.

La réaction à avoir est alors de :

  1. Remettre son détendeur dans la bouche de la victime, en l’insérant délicatement par le côté de la bouche (plutôt que par devant, ce qui est plus compliqué) puis en le faisant fuser légèrement.
  2. Placer le pouce d’une main (souvent la gauche) sous la sangle pectorale du plongeur inconscient, la paume face à lui, les doigts dirigés vers le haut et maintenant le détendeur en bouche.
  3. Se tourner (rapidement) vers les autres plongeurs de la palanquée et indiquer, de la main libre : « ce plongeur »-« ne va pas bien »-« toute la palanquée »-« remonte ».
  4. Entamer la remontée : de la main libre, saisir un inflateur et gonfler le gilet. (Choisir l’inflateur le plus pratique à attraper, le sien ou celui du plongeur en face).

Cette prise est la plus commune. Il en existe en réalité de nombreuses, qui ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients, par exemple :

  • glisser la main entière sous la sangle pectorale du gilet, remontant jusqu’au détendeur de la victime,
  • de même, glisser la main entière sous la bretelle de la victime (plus compliqué car elle est serrée),
  • serrer une ou les deux jambes de la victime entre les siennes,
  • la prise sur le côté : se positionner sur le côté du plongeur, une main placée sous son menton, maintenant son détendeur en bouche, l’autre attrapant son inflateur. Cette prise a pour principal intérêt de protéger le plongeur assistant des mouvements de panique du plongeur assisté.

Pendant la remontée

Un des secrets d’une remontée assistée réussie est la qualité de la stabilisation au moment de l’intervention. Si le plongeur redescend ou remonte de quelques mètres lorsqu’il vient en aide à son coéquipier, le contrôle de la vitesse de remontée en phase d’ascension sera plus difficile. En plongée, il faut veiller à être bien stabilisé à tout moment.

Cas général

Le plus important est de maîtriser la vitesse de remontée. Si elle peut être rapide au départ, lors du décollage (après l’intervention), elle doit être rapidement contrôlée après quelques mètres.

Contrôle de la vitesse de remontée

Comme cela a été vu dans le cours théorique, la remontée entraîne une baisse de la pression absolue qui entraîne la dilatation de l’air dans les gilets suivant la loi de Boyle-Mariotte, Les gilets voient donc leur poussée d’Archimède augmenter, et la remontée accélère. La zone au-dessus des 10 mètres de profondeur est notamment très sensible. Le contrôle de la vitesse de remontée se fait en purgeant les gilets de l’assistant et de l’assisté au cours de la remontée. Le plongeur va devoir dégonfler légèrement les deux gilets tout au long de la remontée.

Comment ? Pour cela, au début de la remontée, le plongeur peut actionner la purge lente des gilets (sur l’inflateur, à côté du bouton de gonflage), ou actionner très doucement la purge rapide haute (au niveau de l’épaule). Au fur et à mesure de la remontée, il peut devoir se concentrer sur cette deuxième purge plus puissante.

Qui ? Le plongeur doit sentir lequel de l’assistant et de l’assisté entraîne l’autre et le dégonfler en priorité. Si la prise au niveau de la bretelle est très rigide, l’ensemble assistant-assisté aura tendance à basculer, se retrouvant à l’extrême en position horizontale, le plongeur le plus gonflé au-dessus et l’autre en dessous. Si la prise au niveau de la bretelle est plus lâche, cette bascule ne se produira pas mais le plongeur le plus gonflé se retrouvera au-dessus de l’autre quand même.

Quand ? Ici, une des règles apprises au niveau 1 fait son retour : on dégonfle toujours son gilet après l’expiration, lorsque ses poumons sont vides. D’abord, parce que l’expiration est la réaction la plus rapide dès lors que l’on sent qu’on remonte plus vite qu’on ne le souhaiterait, puisqu’elle ne nécessite aucune main ! Ensuite, parce que si l’on dégonfle trop son gilet par la suite, on peut immédiatement compenser en regonflant les poumons.

Autres éléments de comportement

Par ailleurs, il est de bon ton d’essayer de rassurer la victime pendant la remontée :

  • en gardant avec elle un contact visuel (dans le cas d’un sauvetage, si la prise se fait par le côté, cela est plus compliqué et nécessite de basculer la tête vers la victime),
  • en lui adressant, de temps à autre, un signe « est-ce que ça va ? » (même si la réponse sera souvent négative).

En situation réelle, la remontée se fait jusque la surface, sans effectuer les paliers. A l’arrivée en surface, il faut alors gonfler le gilet de la victime et faire le signe de détresse en direction des personnes assurant la sécurité de surface. Ensuite, il faut la mettre sur le dos, maintenir son détendeur en bouche, et la tracter jusqu’au bateau (ou jusqu’au bord).

En exercice, la remontée se fait jusqu’à une profondeur située entre 3 et 5 mètres.

Remontée évolutive

Une remontée sera dite évolutive si le plongeur en difficulté est victime d’un autre problème pendant le trajet jusqu’à la fin de l’exercice : une panne d’air ou une perte de connaissance, par exemple.

Dans le cas d’une panne d’air, l’assistant doit alors saisir son détendeur de secours de la main libre et le présenter. Dans le cas d’une perte de connaissance, l’assistant doit remettre le détendeur de la victime en bouche et éventuellement changer de prise. Dans les deux cas, il faut veiller à garder la maîtrise de la vitesse de remontée (qui peut être vite perdue si ce suraccident intervient dans la zone des 10 mètres) ou au contraire ne pas redescendre. L’utilisation des poumons (expirer ou inspirer) doit être un réflexe dans ce moment où les mains ne sont pas disponibles.

Critères d’évaluation

Les critères d’évolution d’une remontée assistée sont :

  • la réaction correcte,
  • la rapidité d’intervention : elle ne doit pas excéder quelques secondes,
  • la maîtrise de la vitesse de remontée, qui doit respecter la préconisation de l’ordinateur du plongeur assistant, pendant tout le trajet,
  • l’utilisation la plus minime possible du palmage pendant la remontée, n’aidant que pour se repositionner verticalement,
  • l’absence de redescente au cours de la remontée (ce qui implique de ne pas trop purger le gilet),
  • l’utilisation la plus minime possible du bouton de regonflage du gilet (en effet, en théorie, le plongeur n’a besoin que de dégonfler les gilets au fur et à mesure de la remontée, jamais gonfler, sauf si le point précédent se produit),
  • la position relative des deux plongeurs, verticaux, face à face (les yeux au niveau des yeux),
  • l’attitude rassurante pendant la remontée (contact visuel, signe « est-ce que ça va ? »),
  • la réaction correcte et la rapidité d’intervention en cas de problème supplémentaire (remontée évolutive),
  • l’arrêt net à une profondeur au choix dans la zone entre 3 et 5 mètres (c’est-à-dire sans yo-yo),
  • la stabilisation des deux plongeurs séparément : lorsque le couple assistant-assisté se désolidarise, les deux doivent rester à la même profondeur sans intervention nécessaire.

La remontée assistée (N2)

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