Rappels : relire la réglementation (N1).
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Les prérogatives du niveau 2
Le niveau 2 est le deuxième brevet de plongée en scaphandre au sein de la FFESSM.
On peut s’engager dans une formation au niveau 2 après le niveau 1.
Le plongeur niveau 2 peut :
- réaliser des plongées d’exploration jusque 40 mètres de profondeur, au sein d’une palanquée conduite par un guide de palanquée (GP),
- réaliser des plongées d’exploration jusque 20 mètres de profondeur, au sein d’une palanquée autonome (c’est-à-dire, qui n’est pas conduite pas un guide de palanquée) composée de 2 à 3 plongeurs majeurs, ayant au minimum les mêmes compétences (niveau 2 ou supérieur),
Par ailleurs, le plongeur niveau 2 peut aussi :
- s’engager dans la formation au niveau 3,
- s’engager dans une formation à la qualification plongeur nitrox confirmé.
Faisons un peu de vocabulaire : le premier point ci-dessus s’appelle l’aptitude PE-40, pour plongeur encadré à 40 mètres, et le deuxième s’appelle l’aptitude PA-20, pour plongeur autonome à 20 mètres. Le niveau 2 est donc la somme de ces deux aptitudes. Il est aussi possible de ne se former qu’à une seule de ces aptitudes, si l’on souhaite pouvoir plonger à 20 mètres en autonomie sans vouloir plonger à 40 mètres (pour raisons médicales par exemple), ou inversement si l’on souhaite pouvoir explorer des fonds à 40 mètres sans pour autant rechercher l’autonomie à plus faible profondeur. Ils donnent alors lieu à la délivrance d’une carte PE-40 ou PA-20 tout comme il existe une carte niveau 2.
Par ailleurs, il faut se méfier du terme de plongée en autonomie. Il ne désigne bien entendu pas le fait de plongeur seul, ce qui est proscrit car dangereux : on ne plonge jamais seul. La plongée en autonomie désigne le fait de plonger au sein d’une palanquée composée de plongeurs de niveau 2, niveau 3, ou « PA-20 » , et ce sans encadrement, c’est-à-dire sans la présence d’un guide de palanquée (qui est un plongeur niveau 4).
Attention, la plongée en autonomie ne peut être pratiquée que par des plongeurs majeurs (même si le niveau 2 est accessible dès 16 ans). Un plongeur mineur qui est titulaire du niveau 2 pourra jouir de la première prérogative de son brevet (la plongée jusque 40 mètres maximum, en étant encadré par un guide de palanquée), mais pas plonger en autonomie. Pour cela, il devra attendre la date de ses 18 ans.
Dans le jargon des plongeurs : l’espace situé entre 0 et 6 mètres de profondeur est qualifié d’espace proche. L’espace situé entre 6 et 20 mètres est qualifié d’espace médian. L’espace situé entre 20 et 40 mètres est qualifié d’espace lointain.
Le niveau 2 constitue donc le début de la plongée en autonomie dans l’espace médian, et de la plongée encadrée dans l’espace lointain.
La notion de directeur de plongée
Le directeur de plongée est une personne assurant l’organisation des plongées sur le site. Il est en quelque sorte sorte le chef d’orchestre sur place, responsable de la sécurité des plongeurs. C’est lui qui décide du site de plongée et qui fixe les caractéristiques d’évolution en immersion :
- la constitution des différentes palanquées (« untel plonge avec untel et untel », etc.),
- la profondeur maximale que peut atteindre chacune des palanquées,
- tout autre paramètre qu’il juge important (comme la durée maximale de paliers, la durée totale de remontée, le minimum d’air restant dans la bouteille en fin de plongée, etc.),
- d’éventuelles procédures particulières de sécurité (« la mise à l’eau se fera exclusivement à bâbord », « ne vous aventurez pas dans telle zone », « ne remontez sur le bateau que lorsque le moteur du bateau est éteint », etc.)
Nous reviendrons plus tard dans le cours sur les directives spécifiques que peut donner le directeur de plongée, qu’il faudra impérativement respecter.
Le directeur de plongée a une très grande responsabilité. De fait, il lui incombe donc de procéder à un certain nombre de vérifications avant et après la plongée. Avant la plongée, il contrôle les équipements des plongeurs et le matériel présent sur le site (matériel de sécurité, bateau). Il peut décider de limiter la profondeur, la durée ou toute caractéristique prévisionnelle des plongées prévues en fonction des conditions météorologiques et matérielles, voire même annuler la pratique si les éléments l’imposent ! Au retour des plongeurs, il contrôle que tout s’est bien déroulé dans les palanquées et demande à chacune les caractéristiques réelles de la plongée, comme la profondeur maximale et la durée d’immersion. Toutes ces tâches sont pour lui une obligation et une nécessité justifiée par l’impératif de sécurité dans la pratique de l’activité. Il ne faut donc pas s’offusquer des vérifications entreprises, et au contraire l’aider dans la mesure du possible en partageant avec lui toute information que l’on juge utile.
Pour les plongeurs niveau 2, la plongée en autonomie se pratique toujours sous la responsabilité (et donc l’accord) d’un directeur de plongée présent sur le site. Le fait d’être titulaire du niveau 2 ne signifie pas obligatoirement que l’on pourra plonger en autonomie, le brevet autorise juste le DP à nous placer en situation d’autonomie. En cas de conditions dégradées (si la météo, la houle ou le courant sont forts), le DP peut préférer faire encadrer les plongeurs niveau 2 par un guide de palanquée, même pour une plongée à une profondeur maximale de 20 mètres.
Les documents du plongeur
Rappels : Pour aller pratiquer la plongée en scaphandre dans un endroit (un club ou une structure commerciale agréée, au sein de la FFESSM), le plongeur doit présenter les documents suivants : sa carte de licence à la FFESSM en cours de validité, sa carte de niveau, son carnet de plongée, et son certificat médical (daté de moins d’un an).
La seule chose qui change est donc la carte de niveau, qui devient la carte double face niveau 2 FFESSM – niveau 2 étoiles CMAS. Elle est reçue par courrier de la fédération après la réussite des épreuves. Il n’est plus nécessaire de présenter la carte de niveau 1, elle peut être rangée dans un tiroir comme souvenir. 🙂
A la délivrance du brevet du niveau 2 est aussi mis à jour le passeport du plongeur, qui comportait déjà le niveau 1. Le passeport atteste de la réussite des épreuves du niveau 2 et est signé par le président du club et le moniteur.
Le matériel obligatoire du plongeur niveau 2
La plongée en autonomie et la plongée au-delà de 20 mètres sont réglementées de façon plus stricte que la plongée encadrée entre 0 et 20 mètres.
Tout plongeur (dont le niveau 1 encadré) a déjà l’obligation d’être muni d’un manomètre. En milieu naturel s’ajoute le gilet stabilisateur. La palanquée doit en outre disposer d’un parachute de palier, qui en pratique est souvent emporté par l’encadrant. (En plongée encadrée, quelques règles supplémentaires s’appliquent à l’encadrant concernant le matériel obligatoire.)
En autonomie ou dans le cadre de plongées encadrées au-delà de 20 mètres, si la plongée a lieu en milieu naturel (ce qui est souvent le cas), chaque plongeur doit disposer (en plus du matériel ci-dessus) d’un détendeur de secours (ou octopus) et d’un ordinateur (*). De plus, la palanquée doit disposer d’au moins un parachute de palier, qui doit donc être emporté par un des plongeurs autonomes.
Remarque : Au sens strict, ce n’est pas un ordinateur qui est obligatoire, mais un moyen de contrôler les caractéristiques de sa plongée, ce qui inclut des tables de décompression associées à une montre, même si leur utilisation est devenue très rare.
Le cadre légal et fédéral
Les prérogatives et les règles de matériel obligatoires citées ci-dessus sont définies par le Code du sport, qui définit la pratique de la plongée en structure, c’est-à-dire au sein des clubs associatifs et des structures commerciales. Toute structure organisant la plongée sous-marine constitue un établissement d’activités physiques et sportives (ou établissement d’APS).
Remarque : Le Code du sport ne réglemente pas la plongée hors structure, qui n’est encadrée par aucune règle de ce type (sauf le reste de la loi française, par exemple le Code pénal 😄). Plusieurs amis qui décident de louer un bateau et du matériel de plongée, sans le support de leur club (voire même sans formation et sans détenir de licence nulle part), peuvent l’utiliser et faire ce que bon leur semble. Bien entendu, c’est très dangereux !
Les plongeurs placés en situation d’autonomie sont co-responsables les uns des autres, quelque soit leur niveau. Cela signifie par exemple que si un plongeur est victime d’un accident dans la palanquée, le ou les deux autres plongeurs sont tenus de lui porter secours et de tout mettre en œuvre pour garantir sa sécurité. Il existe deux types de responsabilités :
- La responsabilité civile est l’obligation de réparer un dommage causé à autrui. Elle peut être engagée en cas de dommage corporel ou matériel causé à un tiers.
- La responsabilité pénale est l’obligation de répondre devant la loi d’une infraction, notamment les dispositions du Code du sport citées précédemment. Elle peut être engagée sans qu’il n’y ait de dommage causé à quiconque.
Exemples : Ma responsabilité civile peut être engagée :
– si je casse le détendeur d’un coéquipier en posant ma bouteille dessus, même par inadvertance,
– si je blesse un coéquipier en lui sautant dessus lors de la mise à l’eau.
La responsabilité pénale des plongeurs de la palanquée peut être engagée :
– si le groupe part plonger sans parachute,
– si le groupe dépasse la profondeur limite imposée par le directeur de plongée.
Ma responsabilité pénale peut être engagée si je ne viens pas en aide à un coéquipier qui est en difficulté (panne d’air, malaise), pour non-assistance à personne en danger.
Le matériel utilisé doit faire l’objet de vérifications régulières quant à son bon fonctionnement, et d’un entretien adapté. Cela est vrai pour tout les éléments de l’équipement des plongeurs, du masque au scaphandre.
Les bouteilles de plongée, par exemple, sont soumises à des travaux d’inspection visuelle (ou TIV). Avant d’emprunter du matériel au club ou dans une structure, il convient de bien s’assurer auprès des propriétaires que ce matériel est en règle.
A l’étranger, la réglementation française ne s’applique plus, remplacée par la réglementation locale, qui peut être plus stricte ou plus légère. Très régulièrement, les centres étrangers font signer aux touristes une décharge de responsabilité, qui les exonère en cas d’accident intervenu pendant la plongée, en listant des causes possibles. Cette pratique peut être déroutante lorsque l’on n’est habitué à plonger qu’en France, où un tel dispositif est impossible à mettre en place.