En natation, nous sommes habitués à nager en utilisant les bras et les jambes. Dans la plupart des nages (en crawl, en nage papillon et en dos), chaque bras effectue un mouvement de traction du corps en se déplaçant dans l’eau du haut du buste vers le bas, puis revient vers le haut du buste en passant au-dessus de la surface de l’eau. Ce retour hors de l’eau permet au bras de ne pas être freiné par l’eau, et contribue à l’efficacité de la nage. En plongée, un tel mouvement de retour du bras vers le haut du buste ne peut se faire que sous l’eau, ce qui rend inefficace ces trois nages. La seule nage qui semblerait utilisable sous l’eau est la brasse, dont le mouvement décrit une traction du corps par les bras du haut du buste vers le bas, suivi d’un retour des bras vers le haut du buste le long du torse, sous l’eau. Pour être efficace, le mouvement de brasse doit faire en sorte de maximiser l’hydrodynamisme de la main et du bras lors de ce retour.
Malheureusement, en plongée, le poids du matériel rend dérisoire l’utilisation des bras. Le déplacement du plongeur se fait alors grâce aux jambes, qui sont munies de palmes afin d’augmenter la poussée développée à chaque mouvement.
On distingue quatre types de palmage : le palmage ventral, le palmage dorsal, le palmage costal, et le palmage de sustentation.
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Le palmage ventral
Le palmage ventral permet de se déplacer horizontalement à la surface de l’eau ou en immersion, avec ou sans scaphandre. C’est la principale façon de se déplacer en plongée.
Pendant la formation au niveau 1, plusieurs exercices de nage en palmage ventral seront proposés, par exemple en piscine.
Technique générale
Le mouvement fait intervenir l’articulation située à la hanche et l’articulation située au genou. Le pied reste étendu dans l’axe de la jambe, donc l’articulation du pied n’intervient pas.
Le corps est en position allongée à la surface de l’eau, les jambes dans l’axe du buste, le torse dirigé contre le fond, et la tête légèrement relevée vers l’avant, formant un angle de 45° avec la surface de l’eau.
Le mouvement de jambes doit se faire juste sous la surface de l’eau pour que le palmage soit efficace. En effet, il existe deux positions problématiques :
- si les pieds ou les palmes sortent de l’eau lors du mouvement (ce qui peut arriver si l’on regarde verticalement en nageant), le corps est bien allongé donc peu freiné par l’eau lors de son déplacement, mais une partie du mouvement de palmage se fait hors de l’eau, ce qui est inefficace,
- si le corps est trop incliné par rapport à la surface de l’eau (ce qui peut arriver lorsque l’on regarde horizontalement en nageant), le mouvement est efficace car les palmes sont totalement immergées, mais le corps est freiné par l’eau lors de son déplacement.
Une position correcte est donc l’intermédiaire entre ces deux positions.
🤔 Mais alors, comment faire si je souhaite regarder où je vais ou admirer le fond ?
Pour regarder où l’on va ou pour admirer le fond, il suffit de relever ou baisser la tête de temps à autre. Dans les deux cas, si l’on fait cela longuement, il faut s’attendre à ce que la position du corps change et que les jambes redescendent ou remontent.
Plusieurs erreurs sont fréquentes lors de l’apprentissage du palmage :
- regarder à l’horizontale (devant soi) ou à la verticale (vers le fond) a respectivement tendance à faire sortir les palmes de l’eau ou placer le corps trop en diagonale (deux cas cités ci-dessus),
- trop plier le genou lors du mouvement (mouvement de « pédalage », comme sur un vélo) rend le mouvement inefficace et fatiguant,
- vriller (pivoter) autour de l’axe principal du corps au gré des mouvements de bras ou de jambes fatigue vite.
Cas particulier : le capelé
La nage en surface en scaphandre, est dite « nage capelée ». Elle est généralement effectuée sans mouvements de bras, à la seule force des jambes. Les bras peuvent être placés horizontalement devant soi, mains jointes. Elle fatigue plus que la nage sans scaphandre, car le matériel oppose une résistance à la circulation de l’eau autour du plongeur. Savoir nager 200 mètres sans scaphandre n’implique pas nécessairement de savoir nager la même distance avec le matériel, les jambes en sont témoins !
Lorsque l’on nage avec un scaphandre en surface, la position du corps est légèrement modifiée en fonction du degré de gonflage du gilet. Si le gilet est fort gonflé, le corps peut se mettre tellement à l’horizontale que les palmes sortent facilement de l’eau. Si le gilet est trop peu gonflé, le corps se retrouve en diagonale, la tête hors de l’eau et les jambes qui coulent, ce qui n’est pas très hydrodynamique. Pour nager efficacement, il faut trouver le bon dosage du gonflage du gilet, qui permet de se placer dans une position intermédiaire, le plus horizontalement possible sans pour autant avoir les palmes qui sortent de l’eau.
La nage capelée est parfois travaillée en piscine sans scaphandre, en utilisant une planche placée verticalement devant soi pour offrir une grande résistance à la circulation de l’eau.
Le palmage dorsal
Le palmage dorsal permet de se déplacer horizontalement à la surface de l’eau, avec ou sans scaphandre. Il n’a pas beaucoup d’intérêt en immersion, à part si l’on souhaite se déplacer à l’horizontale en regardant la surface.
En pratique, le palmage dorsal est très utile après la mise à l’eau (par exemple, après un saut droit du bateau), pour rejoindre le point d’immersion (par exemple, une bouée marine), car – souvent moins fatiguant – il permet de démarrer la plongée dans le calme, en minimisant l’effort préalable. Il est aussi très utilisé au retour des plongées : une fois que la palanquée est arrivée en surface, elle peut retourner au bateau en nageant sur le dos, tout en discutant de ses observations.
Le palmage costal
Le palmage costal permet de se déplacer en immersion tout en regardant sur son côté droit ou gauche, par exemple pour suivre de côté une tortue ou un mérou. En surface, il n’a pas beaucoup d’utilité.
Disposer de poches à plombs sur son gilet de stabilisation rend plus compliqué le palmage costal : sur ce type de gilet, les plombs sont situés au niveau de l’abdomen et favorisent volontairement une position allongée sur le ventre, qui est la plus souvent utilisée. Si l’on utilise une ceinture de plombs, le même phénomène se produit en plaçant ces plombs à l’avant. Pendant son palmage costal, le plongeur aura tendance à pivoter autour de l’axe de son corps pour se retrouver face contre le fond.
Le palmage de sustentation
Le palmage de sustentation permet de maintenir une position verticale à la surface de l’eau, avec ou sans scaphandre. Il est par exemple utilisé en début de plongée, lorsque le capelage se fait dans l’eau, le temps que le plongeur enfile son scaphandre, qu’il a auparavant introduit dans l’eau.
🤔 Et si je me déplace vers le bas en palmant, comme cela s’appelle-t-il ?
Bonne remarque ! Les trois premières dénominations (palmage ventral, costal et dorsal) correspondent à l’orientation du corps lors du déplacement horizontal. Mais on pourrait aussi tout à fait utiliser le palmage pour se déplacer verticalement ou en diagonale. En pratique, l’évolution verticale se gère plutôt avec le gilet, que l’on gonfle et dégonfle en fonction des besoins. Cela permet d’éviter un effort !